mercredi , 1 mai 2024
enfrit
La HAT et le gouvernement de transition récompensent les forces de l’ordre. La prime promise par Andry Rajoelina avant le 26 juin a été officialisée. L’annonce d’une enveloppe de 3,2 milliards a été chaudement applaudie avant de faire l’objet d’une assourdissante murmure. En réalité, la prime est symbolique, équilibre budgétaire oblige.

Prime pour les forces de l’ordre : la fausse bonne nouvelle

Il a fallu quelques secondes aux militaires qui ont assisté au discours du président de l’autorité de la transition pour faire le calcul. Les 3,2 milliards d’ariary annoncés par Andry Rajoelina pour récompenser les trois entités des forces de l’ordre ne sont pas aussi satisfaisants que cela en a l’air.

En comptant les quelque 8000 policiers, les 10 000 gendarmes et plus de 15 000 militaires, des chiffres non officiels, cela revient en moyenne à un peu moins de 100 000 ariary par tête.
Il n’y a pas de quoi à faire la fête. La grande nouvelle pour les militaires serait plutôt le désengagement du gouvernement qui accorde à l’armée une indépendance en termes de gestion et de finance. Pour la hausse des salaires, il faudra attendra un peu comme tout les fonctionnaires.

Cette prime pour les forces de l’ordre a été prélevée dans le budget de l’Etat, rassure le premier ministre de la transition. Selon Monja Roindefo, les sommes utilisées pour encourager les fonctionnaires respectent les projections de la loi des finances 2009. « L’austérité concerne seulement les dépenses superflues, elle ne doit pas remettre en cause les primes des agents de l’Etat », a-t-il expliqué.

Monja Rondefo assure que l’équilibre budgétaire est pour le moment préservé et que le gouvernement de transition ne va prendre aucun risque pour créer un déficit. Comment donc s’en sortir sans les précieuses aides budgétaires des partenaires financiers étrangers?

Selon le chef de gouvernement de transition, des chapitres budgétaires ont été affectés à d’autres fins. Il cite l’exemple du budget pour l’accueil du Sommet de l’Union Africaine et l’enveloppe allouée à l’usage de l’avion présidentiel qui engloutit 80 000 dollars pour un déplacement à l’intérieur du pays.

Andry Rajoelina récompense l’armée mais surtout les colonels « mutins » qui lui ont permis de prendre le pouvoir en mars 2009. Les colonels Ndriarijaona André et Razafindrakoto Jean Bruno ont reçu officiellement le flambeau en tant que, respectivement, chef d’Etat-major de l’armée et commandant de la gendarmerie. Le colonel Rakotonandrasana Noël est maintenu comme ministre de la Défense. Cette fidélité aux seconds couteaux de l’armée qui étaient des « compagnons » de lutte provoque aujourd’hui l’étonnement… général.