samedi , 18 mai 2024
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Décidément, en matière de relation internationale, de partenariat et d’investissement, la HAT ne jure que par le Moyen Orient. La visite éclaire du milliardaire saoudien, le Prince Alwaleed, est une bouffée d’oxygène pour un régime étouffée par la non reconnaissance de la communauté internationale.

Prince Alwaleed veut faire des affaires et de l’humanitaire à Madagascar

L’Arabie saoudite, le pays des pétrodollars, est sur le point de devenir le premier partenaire du régime de transition en place. L’opinion a été préparée pour accueillir un prince richissime qui a été présenté comme étant le 5ème – même s’il a déjà reculé de quelques places – fortune du monde. On s’attendait à une pluie de dollars dans les projets à caractère social et humanitaire, ou investis dans des secteurs économiques.

Comme promis donc, le Prince Alwaleed donne un petit million de dollars au gouvernement de Madagascar afin de financer la construction d’un hôpital spécialisé dans le traitement du cancer. Ce projet est une promesse de propagande de Andry Rajoelina. A part le Kingdom Holding Company qui sera donc le bailleur, l’OMS et la fondation Akbaraly y sont associées. Des projets scolaires à Ambohimanambola bénéficieront aussi de ce fonds.

La vraie raison de la venue du prince Alwaleed n’est autre que la prospection d’opportunités d’affaires à Madagascar. Il s’intéresse plus particulièrement au secteur hôtelier. Son groupe qui gère plusieurs palaces dans le monde va signer un contrat de gestion avec l’Etat malgache pour l’Hôtel 5 étoiles sis à Ivato. « Le bâtiment sera deux fois mieux que maintenant », promet l’homme d’affaire saoudien. L’énergie, la construction, la banque et les télécommunications sont aussi des secteurs d’investissement possibles.

Le prince Alwaleed promet de contribuer au développement de l’économie de Madagascar. Difficile cependant de croire que ces investissements sont  motivés par la volonté d’aider un pays envoie de développement. Le président de la HAT est disposé à prendre des mesures d’incitation fiscales au milliardaire saoudien ainsi qu’à d’autres investisseurs.

Le prince Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saud Alwaleed a passé six heures sur le sol malgache.  Il a eu un entretien d’une demi-heure avec le chef de l’autorité de transition à Iavoloha.  Il repart de la Grande Ile honoré de deux distinctions majeures dont le Grand-croix de l’Ordre national malgache et un titre de « Docteur Honorius Cuza of Managament » par l’Université d’Antananarivo.

 Andry Rajoelina a résumé dans une sorte de boutade sa politique de relation internationale en revenant de Bruxelles où se plaidoirie pour la HAT n’a pas été un succès. «S’il y en a qui ne veulent pas travailler avec nous, ce n’est pas grave. Il y en a beaucoup d’autres qui sont prêts à le faire», a-t-il déclaré. Le jeune président de la HAT ne mâche pas ses mots vis-à-vis de ces partenaires techniques et financiers habituels : « nous ne sommes l’obligé de personne » affirme-t-il, avançant l’excuse de la souveraineté nationale.

La politique d’ouverture vers une relation et un partenariat tous azimuts est donc vitale pour la HAT. « Madagascar est ouvert aux investisseurs étrangers qui sont prêts à contribuer à son développement économique » affirme Andry Rajoelina. Un message entendu par les saoudiens qui bientôt vont boire l’eau de Madagascar.