jeudi , 9 mai 2024
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La soudaine hausse des prix des carburants a surpris les automobilistes. L’OMH, l’organisme régulateur du secteur de l’hydrocarbure, se veut rassurant. Pas de crise ni de pénurie à l’horizon. Il y a même une bonne nouvelle : le projet bio-carburant fait du chemin.

Prix à la pompe : une fin de promotion et non pas une hausse

Il ne s’agit pas d’une hausse des prix à la pompe mais d’un retour à la normale après la fin d’une période de promotion. Le directeur général de l’Office malgache des hydrocarbures a endossé l’habit de l’avocat des distributeurs pétroliers. Selon Harivelo Andrianarahinjaka, les prix retrouvent juste leur niveau de juillet 2009.

« Les opérateurs distributeurs avaient accepté de baisser les prix à la pompe afin de relancer la consommation dans un contexte de fin de crise », rappelle le Dg de l’OMH. Ce moment de grâce pour les automobilistes est terminé avec les vacances. Heureusement pour le portefeuille des ménages, la hausse est relativement faible, soit 2,3% pour l’essence tourisme qui est à nouveau à 2680 ariary le litre. 

Les dernières fluctuations du prix n’ont rien à voir avec le cours du pétrole brut sur le marché international. Harivelo Andrianarahinjaka, salue l’initiative des distributeurs pétroliers qui ont osé appliquer une baisse promotionnelle sans que le prix du baril n’ait baissé de manière significative.

Ce discours policé devrait faire oublier la pression du gouvernement de transition sur les opérateurs du secteur quand les prix à la pompe ont grimpé. La mesure était trop impopulaire pour un régime qui a promis des carburants bons marchés.

Afin de rassurer une opinion publique qui craint une crise pétrolière interne si le pont est coupé entre la communauté internationale et Madagascar, le Dg de l’OMH affirme que le pays dispose de stocks réguliers, suffisant pour 40 jours. « Il n’y a rien à craindre dans le court terme, les stocks sont suffisants, les importations continuent », dit-il.  Une cargaison est attendue à Toamasina ce mois de septembre. L’OMH compte surtout sur l’importation groupée du mois d’octobre prochain.

Le projet biocarburant est déjà en phase d’essai actuellement. Le procédé de fabrication est maîtrisé, le mélange d’alcool et de carburant n’étant plus un secret. Mieux, un chercheur malgache du nom de Solofo Jonis a mis au point un procédé pour mélanger l’essence et l’alcool en les refroidissant à -25°. L’on peut obtenir de l’Ethanol de type E10 à E20, soit jusqu’à 20% d’alcool dans le mélange. A Moramanga, la vieille Renault 12 utilisée pour le test a retrouvé une seconde jeunesse en roulant au biocarburant.

L’OMH se réjouit de cette avancée. « Il reste à définir des cadres réglementaires et contrôler toute la chaîne de production jusqu’à la commercialisation», tempère Harivelo Andrianarahinjaka. Il n’est pas question de voir sur le marché des carburants de second choix qui sont potentiellement dangereux. L’OMH préconise cette énergie verte pour l’usage domestique en remplacement du charbon de bois. Des champs de jatropha et de canne à sucre sont actuellement en exploitation pour alimenter la future industrie du biocarburant à Madagascar.