dimanche , 28 avril 2024
enfrit
Le verdict sur le procès des trois leaders des mouvances anti-HAT est tombé. Fetison Rakoto Andrianirina a écopé de la plus lourde peine qui s’avère finalement légère, soit 13 mois de prison avec sursis. L’avocate de la défense, Me Razafimanantsoa, a fait appel de la condamnation. A l’issue du procès, elle d’est indignée de l’agissement du tribunal dans une affaire où l’accusation est selon elle sans fondement.

Procès Fetison Andrianirina : du « sursis » insatisfaisant pour la défense

La prison avec sursis pour les Fetison Andrianirina (13 mois), Pasteur Edouard Tsarahame et Stanislas Zafilahy (10 mois chacun) dans l’affaire de la manifestation sans autorisation qui s’est terminée par un débordement, le 10 novembre 2010.  Le tribunal a poursuivi la logique de la mise en écart du leader de la mouvance Ravalomanana durant le processus de transition. Il se contredit toutefois sur la nature de la peine qui est de la prison avec sursis. Par quatre fois, le même tribunal a refusé la demande de mise en liberté provisoire des prévenus traités comme de grands criminels.

La HAT et son ministre de la justice a partiellement perdu le procès politique contre Fetison Andrianirina. Le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana reste en effet écarté de la vie politique bien qu’il ait recouvré la liberté. L’appel interjeté par la défense est donc à double tranchant car l’autorité de fait peut rattraper le coup et obtenir une condamnation plus sévère. Quoique l’image de la HAT a été sérieusement écornée après l’emprisonnement d’opposants politiques coupables de s’être exprimés sur la voie publique.

Les 18 autres prévenus dans l’affaire du 10 novembre ont tous écopé de 06 mois de prison avec sursis, ce la après avoir été jeté en prison depuis 3 mois. Ils ont été coupables de complicité dans  le refus de dispersion d’attroupement. A part ce premier motif, les trois principaux accusés ont été jugés coupables d’attroupement sans autorisation et de destruction de bien d’autrui.

L’avocate des trois opposants à la HAT s’set montrée insatisfaite car elle a demandé la relaxe ou la fin de la poursuite. « Il y a condamnation et nous devions interjeter appel car nous sommes convaincus que ces gens ne sont pas coupables », affirme-t-elle. Selon les explications de Me Hanitra Razafimanantsoa, la décision de l’interdiction n’est pas parvenue qu’après l’attroupement. 

C’est le colonel Richard Ravalomanana aujourd’hui propulsé général pour son rôle dans la répression de toute manifestation d’opposition à la HAT, qui a présenté une copie de la décision de la préfecture aux trois mouvances. Or, la manifestation était déjà commencée car elle a eu l’autorisation de la commue urbaine d’Antananarivo.  « Quand l’administration ne répond pas à temps, cela vaut autorisation », plaide l’avocate.

Lundi, le procès de ces opposants à la HAT a failli être reporté. Le dossier a été une nouvelle fois introuvable. Le procès a finalement commencé avec deux heures de retard. Selon Me Hanitra Razafimanantsoa, le juge a refusé de visionner le film qui est une pièce à conviction déterminante. « La procédure a été déclenchée suite à la réquisition de ce film de Matv », rappelle-t-elle. Et c’est encore l’incontournable Colonel/Général Richard Ravalomanana qui en est à l’origine.

« Il est de jurisprudence que des films soit visionnés, c’était le cas sur l’affaire du 07 février », s’insurge l’avocate. De même, elle s’étonne des accusations qui ne relèvent que du gendarme de la HAT puisqu’aucune partie civile ne s’est constituée.  « Pour nous, c’est un procès politique », conclut Me Hanitra Razafimanantsoa. On attend la réaction de la ministre de la Justice, l’autre avocate de… l’attaque.