dimanche , 28 avril 2024
enfrit
Les banques commerciales, aujourd'hui comme bien avant la privatisation, ne sont pas faites pour la majorité des acteurs du secteur économique malgache. Les institutions de microfinance constituent ainsi, naturellement, un succédané pour quiconque dispose d'un projet nécessitant un certain financement, mais qui n'est pas nécessairement bancable.

Promouvoir la microfinance

 



Les résultats obtenus, certes, ne sont pas systématiquement satisfaisants. Au contraire. Il arrive que des paysans, déjà dans le dénuement, soient contraints de vendre biens et terres, ou encore bétail, pour pouvoir rembourser des prêts contractés auprès d’une institution de microfinance rurale. Mais tel n’est pas toujours le cas. A défaut d’avoir accès aux banques commerciales, certains paysans ou entrepreneurs du secteur informel ont pu, grâce à la microfinance, concrétiser leur projet d’extension ou démarrer leurs activités économiques, laissant croire ainsi l’importance du rôle que jouent les institutions de microfinance dans le monde économique malgache. Et c’est dans cette optique que les associations d’institutions de microfinance organisent du 16 au 21 juin, dans la capitale, la semaine de la microfinance, une manifestation qui vise à promouvoir davantage cette possibilité de financement de proximité et considéré par ailleurs comme étant « un outil privilégié de réduction de la pauvreté ».


Deux associations se sont données la main pour concrétiser ce projet : l’Association des institutions de microfinance non mutualistes (AIM), et l’Association professionnelle des institutions financières mutualistes (APIFM). Les sociétés de microfinance, depuis environ dix ans, effectuaient chacune de leur côté leurs propres communication et promotion, explique le Secrétaire général de l’APIFM. La semaine de la microfinance est ainsi une occasion pour ces différentes institutions financières de voir ensemble leur avenir, en quelque sorte de regarder dans la même direction, et de promouvoir par ailleurs, dans un même élan, le développement de leur activité.


Depuis 8 ans, à titre d’exemple, les institutions financières mutualistes ont pu faire bénéficier des prêts à quelque 140.000 adhérents, dont la plupart sont des paysans producteurs et des micro-entrepreneurs du secteur informel. Raison pour laquelle les opérateurs dans ce domaine sont persuadés de leur rôle en matière de lutte contre la pauvreté et de développement socio-économique. Surtout que depuis les quelques années d’existence des institutions financières mutualistes à Madagascar, les spécialistes avaient noté une réelle mobilisation de la petite épargne au niveau de différentes localités, bien que le phénomène, jusqu’à présent ne concerne qu’une part réduite de la population.


Le taux d’intérêt appliqué par les institutions de microfinance est toutefois sujet à caution. Au point que certains usagers potentiels crient souvent, non sans raison, au scandale d’une nouvelle forme de racket. Le taux appliqué de 3% par mois, c’est à dire de 36% par an, est jugé trop prohibitif. Mais les associations des opérateurs en la matière attendent actuellement la réponse du ministère des finances à propos d’une demande de subvention, laquelle devrait permettre de réduire sensiblement le montant à rembourser par les clients. Mais, également, de réduire davantage la marge de manœuvre à certains usuriers qui tirent profit de la situation.