samedi , 18 mai 2024
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Y a-t-il un gouvernement dans le pays. Oui. C’est par un court communiqué que le gouvernement de transition actuel rappelle son existence, éclipsé par la rencontre de Maputo où plusieurs membres dont le premier ministre Roindefo font partie de la délégation de Andry Rajoelina. Pendant, ce temps, la HAT et le gouvernement se chamaillent concernant le riz de… Ravalomanana.

Quand la HAT et le gouvernement perdent la tête

Le gouvernement de transition, ce qu’il en reste au pays, est solidaire avec la mouvance Rajoelina. Il maintient la pression sous une forme inattendue : un message de satisfecit. « Nous avons vu et constaté qu’il n’y a pas eu un écart par rapport à la défense du choix du peuple », dit le communiqué. Le gouvernement est dirigé provisoirement par le ministre de la Défense nationale, le colonel Noël Rakotonandrasana.

Le choix du ministre de la Défense pour diriger le gouvernement n’a pas de motivation particulière car cela a été prévu ainsi dès le départ. Noël Rakotonandrasana est en effet le numéro 2 dans l’ordre protocolaire. Il se démarque des autres responsables d’un ministère de souveraineté. Cette situation d’exception est justifiée par le contexte dans lequel le gouvernement Roindefo a été mis en place.

Le gouvernement, sous la conduite du colonel Rakotonandrasana « appelle les malgaches à rester sereins et à faire entièrement confiance à la délégation qui s’est rendue à Maputo ». Il s’agit bien entendu de la mouvance Rajoelina. A part le ministre des Affaires étrangères, Ny Hasina Andriamanjato qui a fait partie de la première délégation, Nadine Ramaroson est aussi dans la capitale mozambicaine pour « porter la parole de la population ». La ministre de la Population a évincé au dernier moment le ministre de l’Education nationale, Julien Razafimanazato pressenti à accompagner Andry Rajoelina.

Alors que Andry Rajoelina et Monja Roidnefo sont à Maputo pour conserver leur pouvoir, le torchon brûle entre la HAT et le gouvernement. La pomme de la discorde n’est autre que le riz de Tiko sur lequel les autorités de la transition ont fait main basse. Sur les 35 000 tonnes de stocks, une dizaine de milliers de tonnes resteraient encore à vendre pour renflouer la caisse de l’Etat.

Le conseil de gouvernement a retiré à la Cellule opérationnelle sous la houlette de la HAT la gestion des ventes du riz de l’entreprise de Marc Ravalomanana stocké dans les entrepôts du port de Toamasina. Ces marchandises ont servi d’outil de propagande à Andry Rajoelina et à la HAT qui ont pu réaliser leur promesse de vendre du riz à bon marché, à 500 ariary le kilo.

Face aux abus de pouvoirs perpétrés par des politiciens qui en veulent tous pour leur région, le ministre du Commerce reprend les choses en main. Le stock restant sera mis en vente à 800 ariary le kilo, soit une plus-value de 8 milliards d’ariary pour l’Etat. Les autorités de la transition veulent faire payer à Tiko des impayés en matière de taxes et d’impôts dont les montants sont contestés par les avocats du groupe fondé par Marc Ravalomanana. 

Les membres de la Cellule de la HAT ne se sont pas laissé faire affirmant que seul un décret peut mettre fin à leur prérogative. « Il y a eu un petit temps de flottement en raison de ce problème juridique, du coup plus de 3500 tonnes de riz ont été sortis de l’entrepôt en quelques heures », s’est plaint le ministre Jean Claude Rakotonirina. Ces riz devraient officiellement rembourser des emprunts faits par Tiko et dont le trésor public était le garant.