samedi , 4 mai 2024
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Le président de la Haute Autorité de la Transition est plus que jamais sous pression. Même les militaires qui ont activement participé au coup d’Etat lui mettent la pression indirectement, en se mêlant de la politique politicienne.

Quand les militaires se mêlent de politique

Tenue de combat. Sévérité affichée. Le célèbre commandant Lilyson, l’un des principaux putschistes qui ont renversé Marc Ravalomanana au mois  de mars, se croirait sans doute en homme politique plutôt qu’en officier supérieur. 

Devant une caméra de télévision, le commandant a tiré à boulets rouges sur les présidents successifs de la Grande Ile et sur la communauté internationale. «Pourquoi Didier Ratsiraka s’est-il enfui en 2002 ? », « Pourquoi la communauté internationale n’a pas osé critiquer la gouvernance de Marc Ravalomanana ?». Autant d’interpellation qui suscite des interrogations de la part d’un homme en treillis.

En clair, les militaires putschistes mettent la pression sur Andry Rajoelina, celui qu’ils ont poussé à devenir le chef de la Transition. Politiciens, militaires et journalistes se sont donné le mot pour dicter solennellement l’attitude que doit adopter le président de la HAT, à quelques jours du rendez-vous de Maputo, où se tiendront les pourparlers sur la crise malgache.

Un groupe d’extrémistes qui entoure Rajoelina veut le persuader, par tous les moyens, de ne pas accepter une charte qui inclut le retour de Marc Ravalomanana en tant que président de la République, même avec des attributions symboliques. Le président de la HAT se trouve tout naturellement entre le marteau et l’enclume. 

Les médiateurs ont en effet rappelé à juste titre que, si une solution de compromis n’est pas trouvé, de nouvelles sanction sont prévues. Notamment, l’interdiction de visa pour les dirigeants, le blocage de leur compte à l’étranger etc. La réaction des autres mouvances n’est pas non plus prévisible en cas d’échec de la réunion de Maputo. 

En attendant, les légalistes continuent de revendiquer la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel. Malgré la répression. Une marche d’un groupe de légalistes a été de nouveau réprimée par les forces de l’ordre, le 30 juillet.