mardi , 7 mai 2024
enfrit
"Azaly Ben Marofo en détention provisoire", titre la Gazette à sa une du lundi 19 mai, une première page partagée avec les autres quotidiens, qui relatent tous les évènements de dimanche, la fin de l'exil de l'ex-n°1 de la police.

Quid de l’arrestation de Ben Marofo, après son retour volontaire.

La presse malgache décortique longuement l’arrestation de Ben Marofo, dans les éditions parues lundi. Après plusieurs mois d’exil en terre comorienne, l’ancien secrétaire d’Etat chargé de la Sécurité publique sous le régime de Didier Ratsiraka est rentré via les Seychelles et Maurice, a été « cueilli à ivato et mis en garde à vue ». « Azaly Ben Marofo et ses deux fils ont été effectivement et officiellement arrêtés à Ivato » dimanche, selon Tribune, qui résume parfaitement la situation : « Ben Marofo a rejoint de son propre gré le pays pour littéralement se jeter… dans la gueule du loup. Pis, ceux qui ont arrêté ce quinquagénaire ne lui ont même pas permis de (…) dire ouf ».


Tribune relève toutefois ce qui lui semble être une anomalie : un « officier de la gendarmerie a clairement indiqué qu’il a ordonné cet arrestation de Azaly Ben Marofo, « de sa propre initiative et sans avoir reçu une consigne quelconque émanant de ses chefs hiérarchiques. Même pas du procureur de la République d’Antananarivo«  ». Mais d’après son avocat Arthur Randrianary, cité dans l’Express, « c’est une procédure normale », « on attend toujours cette instruction du Procureur, mais il n’en est rien jusqu’à maintenant ».


La gazette se souvient que « Azaly Ben Marofo a été l’un des membres du gouvernement de Tantely Andrianarivo à quitter facilement et officiellement son poste tout comme le ministre des Forces armées, le général Ranjeva Marcel, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères ». La presse se pose des questions sur les motifs de l’arrestation de Ben Marofo : « quelles fautes va-t-on incriminer à celui qui a su préserver la Police contre les effets induits de la crise politique de 2002? » s’interroge la Gazette de la Grande Île. Pour Midi la réponse pourrait se trouver « dans l’approvisionnement des miliciens de l’époque » par des hautes personnalités du régime Ratsiraka. Le fait qu’il ait choisi de fuir l’île et de s’exiler dès la débâcle du camp Ratsiraka sème le doute dans l’esprit de tout un chacun …


Parallèlement à la détention provisoire de Ben Marofo, l’Express cite Voninahitsy Jean Eugène, mi-figue mi-raisin sur la situation, et qui semble quelque peu s’inquiéter de la suite des évènements et des éventuelles conséquences de cette arrestation : « Malgré ce qu’il m’a fait, je ne lui en tiens pas rancune. Cependant, je tiens quand même à souligner que s’il rentre au pays pour un véritable patriotisme, je ne vois aucun problème et je le félicite pour cela. Mais si, comme on le dit, il a l’intention de dénoncer les agissements de Ratsiraka pour ne pas être inquiété en contrepartie, alors là, je lui donne tort. Si c’est le cas, c’est pour moi, une véritable lâcheté qui n’est pas digne d’un homme responsable. Si maintenant il veut trahir celui qu’il a toujours servi presque inconditionnellement, c’est son affaire, mais pour moi c’est une lâcheté qui n’est pas mon genre et que je ne tolère pas ».