vendredi , 17 mai 2024
enfrit
Le président élu, Ravalomanana, renforce sa position après son succès diplomatique, mais le Nord du pays vit toujours dans la peur.

Ratsiraka : crimes et otages à Antsiranana

 » Ce n’est plus de la politique que l’on fait maintenant « , c’est ainsi qu’un collaborateur de l’ancien président de la République, Didier Ratsiraka, s’est exprimé à la question de savoir pourquoi ne se contentent-ils pas de basculer dans l’opposition après la victoire du président élu Marc Ravalomanana : le camp Ratsiraka a délibérément choisi la rébellion à la suite de sa défaite électorale.

La reconnaissance officielle du gouvernement Ravalomanana par les Etats-Unis, et récemment, par l’Australie et le Japon, ne suffisent point à tempérer la volonté de l’amiral Ratsiraka d’en découdre. Loin de là.

A Antsiranana (Nord), des otages sont toujours retenus par les miliciens pro-Ratsiraka afin de freiner l’avancée de l’armée gouvernementale qui s’approche de la ville. Et l’équipe du colonel Coutiti a procédé à un recrutement de nouveaux  » éléments  » au campus universitaire.

Des étudiants ont été sommés de rejoindre le camp des rebelles. Ce qui, naturellement, a semé la panique, et a, inéluctablement, conduit certains d’entre eux à quitter, pour d’autres refuges, le campus. Vandalisme, viol et racket terrorisent quotidiennement Antsiranana où les miliciens, rapporte un témoin, s’adonnent en toute impunité à ces actes abjects. Une situation qui se révèle particulièrement inquiétante pour ce chef-lieu de province, bien qu’il ait déjà connu, en 1991, au cours du mouvement populaire qui a déstabilisé Didier Ratsiraka, des affrontements aussi violents.

Antsiranana, selon une source locale, est en passe de cesser aujourd’hui toute activité. La ville est restée calme vendredi matin selon la même source. L’inquiétude est cependant ressentie à divers milieux.

D’après une source militaire, les forces gouvernementales, qui s’approchent progressivement de la ville, tentent d’entamer des pourparlers pour que les rebelles acceptent de basculer dans la légalité avant une éventuelle offensive. La France, selon une information difficile à vérifier pour l’instant, s’apprêterait à évacuer ses ressortissants d’Antsiranana. Un bateau serait en train d’embarquer les Français de la ville.

Le camp Ratsiraka ne contrôle plus pratiquement que moins de 10 % du territoire national actuellement. Mais l’amiral souhaite camper sur sa position  » jusqu’au bout « .