lundi , 29 avril 2024
enfrit
Le chef de l'Etat, à l'approche des législatives, adopte son style de gouvernance, donnant, à travers d'interminables tournées présidentielles, l'image d'un dirigeant infatigable.

Ravalomanana au four et au moulin



Tenant un enfant à demi nu dans les bras, ou encore s’adonner à un bain de foule avant les discours officiels durant sa tournée en province, le président Marc Ravalomanana affiche un certain goût du contact humain. Surtout que, comme il le dit lui-même, il rend visite à sa population. Les tournées présidentielles, rapportées en détail par les médias de la capitale constituent, pour ses principaux adversaires politiques, une campagne électorale avant la lettre pour son parti politique , le TIM, en vue des prochaines législatives. Mais le président, lui, tout comme ses proches collaborateurs, voit la situation autrement. La nouvelle équipe dirigeante, à travers les tournées présidentielles, voit la naissance d’une nouvelle façon de gouverner puisque le terrain, dorénavant, semble être privilégié.



Souvent debout sur une chaise, tenant un mégaphone, feignant d’ignorer l’inconfort, le président malgache a choisi d’être proche de la population, sur le terrain, afin de vivre le quotidien des Malgaches, en majorité très pauvres. Mais, dans le même temps, il donne l’image d’un chef d’équipe capable de prendre des décisions, dans un court délai. Une attitude qui fait que, dans la journée, le président est à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale, pour, dans la soirée, diriger une réunion de travail à Antananarivo.



Les visites sur terrain, d’une façon générale, débouchent sur l’ordre donné à un ministre pour l’accomplissement d’une tâche. En début de semaine, Ravalomanana, avait sillonné le Sud du pays, avant de rejoindre l’Ouest. Le dénominateur commun de ses tournées, sans doute, serait l’accent sans cesse placé sur la réhabilitation des infrastructures routières et la lutte contre l’insécurité. Sillonnant, quelquefois, six communes rurales en une journée, grâce à des hélicoptères, le chef d’Etat malgache ne donne point l’impression, malgré les débuts de critiques, de s’arrêter sitôt. Car, un an auparavant, au cours de la période de campagne électorale dans le cadre de la présidentielle de 2001, Marc Ravalomanana avait promis de visiter toutes les régions de Madagascar. C’est par commune qu’il semble, aujourd’hui, réaliser ses v½ux. Et la Grande Ile en compte 1392, dont la majorité écrasante est constituée par des communes rurales, souvent enclavées et très pauvres.