vendredi , 17 mai 2024
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La reconnaissance de la légitimité du pouvoir de Ravalomanana par la France est acquise, alors que les Malgaches s'apprêtent à une réconciliation sans Didier Ratsiraka.

Ravalomanana: la reconnaissance de la France

Les Malgaches sont en train d’engager une réconciliation nationale sans l’ancien président de la République, Didier Ratsiraka, mais cela n’a point empêché la France, l’ancienne puissance coloniale, de reconnaître Marc Ravalomanana comme « président ».

S’agissant de cette réconciliation, « c’est aux Malgaches de trouver la formule » a soutenu le ministre français des affaires étrangères, Dominique de Villepin, mercredi au cours d’une conférence de presse.

Le ministre français, en visite éclair à Antananarivo, a d’ores et déjà annoncé, pour les prochains jours ou les prochaines semaines, le déblocage des fonds publics malgaches à la Banque de France. Et en même temps il a émis son souhait de voir tous les partenaires financiers de la Grande Ile se concerter en vue d’un plan de reconstruction du pays.

En fin diplomate, Dominique de Villepin a tenu, à plusieurs reprises, à préciser que la France est le premier partenaire de Madagascar à avoir dépêché à Antananarivo un membre de son gouvernement. Devançant ainsi, sur ce plan, les pays qui ont déjà officiellement reconnu Marc Ravalomanana « président de la République ». Il a tenu à réitérer la « démarche politique de la France » en vue de la quête d’une solution durable à la crise malgache. A savoir, notamment, le dialogue, la solution pacifique, la démarche collective à travers la démarche africaine et le soutien à la réconciliation.

A propos de la réconciliation, au cours d’un déjeuner avec ses « hôtes », le président Ravalomanana a cependant soutenu que malgré tout « il n’y a pas eu de rupture de la concorde nationale, mais refus abusif du verdict du suffrage universel par une fraction rétive à la démocratie ». Et de poursuivre que « c’est la raison pour laquelle avant toute opération militaire, toutes les voies du dialogue ont été utilisées ». Une déclaration qui, visiblement, avait comme objectif de rectifier les nombreuses communications effectuées par le camp Ratsiraka , et qui visaient à faire croire au monde entier que le pays, à la suite d’un contentieux électoral, est déchiré.

Le président malgache, naturellement, se réjouit de la « reprise » de la coopération entre les deux pays. Car au delà des considérations politiques et diplomatiques, cette reprise permettra à la Grande Ile de bénéficier bientôt des fonds nécessaires pour le redémarrage de l’économie. Et ce, après six mois de crise.