mercredi , 1 mai 2024
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Les parlementaires et ministres de la mouvance Ravalomanana n’ont pas pu investir la « place de démocratie » à Ambohijatovo. Leurs partisans venus nombreux écouter « le compte rendu de la situation politique et de l’application de la feuille de route » ont été dispersés manu militari par les forces de l’ordre de la HAT. La répression politique est comme toujours justifiée par le maintien de l’ordre et une autorisation non délivrée pour accéder à ce qui est désormais « la place interdite ».

Ravalomanana : le général Richard réprime les partisans du président Marc

La dictature militaro-civile de la HAT revient au galop. La troupe du général Richard Ravalomanana a montré aux citoyens la destination des véhicules que Andry Rajoelina a soi-disant offerts aux forces de l’ordre mais achetés par l’argent des contribuables : réprimer toute manifestation d’opposition à caractère politique.  Samedi 28 avril 2012, les militaires armées de kalachnikov ont intimidé et poursuivi les manifestants à bord de leur 4×4 pick-up tout neuf, le type de véhicule utilisé par tout bon régime dictatorial en Afrique.

Ce n’était pas le seul cliché. Les militaires ont fait barrage aux leaders de la manifestation qui négociaient un accès au portail de la Place de la démocratie. Après quelques minutes de négociations, les forces de la HAT sont entrées en action. Ministres, parlementaires et simples manifestants ont été dispersés à coup de grenades lacrymogènes.

Lors de la dernière répression à Ambohijatovo, les hommes du « chef de guerre diplômé » Richard Ravalomanana n’ont fait aucune prise, poussant le général propagandiste à envisager une arrestation du seul blessé de l’opération qui a été admis à l’hôpital. Cette fois-ci, le bilan est plus conséquent : 3 blessés et trois arrestations.

Toutes les répressions politiques de la HAT sont justifiées de manière légale par le scénariste Richard Ravalomanana. Ce général écrit en effet un scénario de ce qui, selon lui, pourrait se passer sur la base d’un fait réel à l’actif des TGV en 2009 : les incendies et pillages pour semer le chaos. « Il y a des centres commerciaux dans les environs, il y a des risques », se justifie-t-il pour empêcher les opposants de s’exprimer, parlant d’un « climat d’insécurité jusqu’à Andravoahangy ».

« Je n’ai jamais vu un instigateur de réunions publiques prendre la responsabilité des troubles », argumente le général, faisant un clin d’oeil involontaire à son chef suprême et rappelant qu’il en est ainsi depuis les évènements de 1972. Richard Ravalomanana parle d’une « atteinte à la liberté de travail » puisque les commerçants ont dû fermer boutique.

Le discours est celui de la peur. Les militaires créent inévitablement les affrontements en empêchant à tout prix les citoyens et les politiciens de s’exprimer. « Il y a des places où il n’y a pas de risque comme Andohatapenaka, on ne va pas les arrêter même s’ils n’ont pas d’autorisation », ironise le général Ravalomanana dont la mission est de protéger la place interdite de la démocratie.

La mouvance Ravalomanana, homonyme du général maitre de l’ordre public n’a pas caché son indignation. « Malgré l’inclusivité de la gestion du pays, un chef d’institution et des ministres sont agressés à coup de bombes lacrymogènes », dénonce Manu Rajaonarivony du mouvement GTT qui est désormais actif dans le pays. « Le peuple malgache en a assez de la dictature et de la pauvreté, ajoute-t-il. Les Malgaches sont devenus plus pauvres depuis le coup d’Etat de 2009 »

Pour les instigateurs de la manifestation réprimée, il y a une note positive. Les partisans de Marc Ravalomanana ont pu montrer leur force. Ils ont affiché leur objectif immédiat qui est le retour au pays du président en exil. La mouvance Zafy condamne la répression à Ambohijatovo, « car cela ne nous amène pas à l’apaisement ni à la résolution de la crise ». Elle estime que « les politiciens malgaches ont réellement besoin de la réconciliation nationale ». Et ce n’est pas en envoyant un autoproclamé chef de guerre mâter les manifestations des opposants que cela va se faire.