dimanche , 19 mai 2024
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Les discussions entre les quatre mouvances piétinent à Addis Abeba alors que le groupe international de contact veut toujours en finir au plus vite avec la crise malgache. Le poste de président de la transition est à nouveau la pomme de la discorde. Andry Rajoelina défend bec et ongles ses acquis tandis que les propositions fusent venant de Ravalomanana et de Ratsiraka.

Ravalomanana – Ratsiraka – Rajoelina : trois prétendants pour un fauteuil

A qui revient de droit le poste de président de la transition. Qui a le plus de légitimité ou de légalité à devenir un chef d’Etat. A Addis Abeba, Andry Rajoelina revendique une légitimité populaire qui l’a poussé au pouvoir et surtout une transition de fait qui a gouverné le pays depuis mars 2009. Le président de la HAT veut à tout prix sauver son poste et s’appuie sur les accords de Maputo qu’il a refusé d’appliquer, il n’y a pas si longtemps, pour sauver son tandem avec son premier ministre Monja Roindefo.

Si Maputo II a été un camouflet pour tout le monde, les discussions du 06 octobre durant l’évaluation du Groupe international de contact (GIC) auraient été avantageuses pour la mouvance Rajoelina. Ce dernier pense avoir acquis le poste de président de la transition et s’est empressé de nommer un premier ministre de consensus proposé par la mouvance Ratsiraka. Dans le camp de l’amiral, la tête du gouvernement n’est pas suffisante. L’ancien président estime que le poste de président de la transition lui revient car il a été le dernier président élu avant l’autre président qui a « démissionné ».

Marc Ravalomanana s’en tient à sa nouvelle revendication, la « TSAR » ou la Transition Sans Andry Rajoelina. « Nous n’accepterons jamais que l’auteur d’un coup d’Etat devienne le président de la transition », est la leitmotive de la mouvance à Addis Abeba. Le président évincé refuse d’endosser la responsabilité d’avoir légitimé un coup d’Etat. Il réclame pour sa mouvance la tête de la transition. Andry Rajoelina est sur la défensive et accuse à son tour Marc Ravalomanana d’avoir fait « un coup d’Etat électoral ». 

Qui donc démérite le moins la présidence de la transition. Marc Ravalomanana propose Manandafy Rakotonirina, celui qu’il a nommé premier ministre avant d’être jeté an prison par l’administration Rajoelina. Face au refus catégorique de Andry Rajoelina, le président évincé propose une personnalité neutre qui est le juge international Raymond Ranjeva. Après s’être proposé pour le poste, Didier Ratsiraka pense avoir trouvé la solution qui contenterait tout le monde : une gestion collégiale de la transition dirigée par lui-même, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Ce dernier était un instant intéressé mais a demandé à ce qu’il nomme le chef du gouvernement d’union nationale.

L’amiral s’est alors rétracté. Toujours en verve à l’aube de ses 73 ans fêtés à minuit, Didier Ratsiraka ne manque pas de répartie : pourquoi ne pas nommer madame Mialy Rajoelina à la présidence de la transition ! Cette boutade a été finalement l’information du jour. C’était plus une plaisanterie pour détendre l’atmosphère qu’une réelle proposition. La mouvance Zafy quant à elle s’est faite plutôt discrète, se contentant de réclamer la préservation des acquis de Maputo I et II ainsi que de la rencontre du 06 octobre à Antananarivo. La vice-présidence lui satisfait pleinement.