dimanche , 19 mai 2024
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Le président malgache, Marc Ravalomanana, dénonce la pratique politique qui consiste, indéfiniment, à s'exprimer "dans la rue" et estime qu'il est, aujourd'hui, grand temps que l'on se mette, enfin, "au travail".

Ravalomanana s’exprime contre la politique de la rue

Sans totalement adopter un langage belliqueux, le chef de l’Etat, au cours d’un point de presse tenu avant son départ pour Washington via Johannesburg, dimanche 25 mai, n’a pas manqué l’occasion de tirer une salve de critiques sur les hommes politiques malgaches qui, depuis quelques mois, ont choisi la rue pour s’exprimer. C’est, a priori, pour le président Ravalomanana une occasion de réitérer sa volonté de mettre fin à la pratique de l’opposition qui, faute d’élus en nombre suffisant à l’Assemblée nationale, préfère tenter, à tour de bras, de mobiliser les Malgaches à travers des rassemblements publics dans les rues de certaines grandes villes du pays. « Il existe au sein d’un pays la politique intérieure, et la politique extérieure mais chez nous, certains ont rajouté la politique de la rue », a déploré le président durant ce bref entretien avec la presse qui était par ailleurs une occasion pour lui de rappeler qu’il est temps, dorénavant, plutôt donc que de palabrer, de travailler enfin. Ce constat l’a conduit, dans la même optique, à se féliciter de la tenue, quelques jours auparavant, d’un atelier de formation à l’endroit des hommes politiques malgaches. Un atelier axé, notamment, sur les notions de démocratie et de développement.

L’autre point évoqué par Marc Ravalomanana est celui relatif à l’attitude des gens de la presse, à la suite de la déclaration du Conseil ½cuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) et celle du ministre de la défense qui, la semaine dernière, avaient toutes deux fait mention de la nécessité pour les journalistes de rester vigilants et de renoncer à la « cupidité ». Deux déclarations qui, dès leur publication, avaient visiblement blessé les concernés : les journalistes. A leur endroit, Marc Ravalomanana a, ainsi, recommandé la retenue. Il a cependant invité les journalistes à être attentifs aux conseils des « Ray aman-dReny », c’est à dire aux « aînés » que sont, à ses yeux, les dirigeants du FFKM.


Le refus de céder à la pression, une fois de plus, a été en outre l’un des points forts de l’entretien accordé par Ravalomanana à la presse. Car, estimant qu’il a donné sa parole « au peuple malgache », il doit assumer sa mission « jusqu’au bout ». Le président de la République, d’une certaine façon, avait lancé un avertissement aux éventuels perturbateurs : « les autorités sont là, le Premier ministre peut prendre ses responsabilités ».