lundi , 6 mai 2024
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En principe, on devrait parler de la reconnaissance de Madagascar sur le plan international, le changement anticonstitutionnel de gouvernement mené par Andry Rajoelina en 2009 en a fait autrement. Après le début de mise en œuvre de la feuille de route signée en septembre 2011, le président de la HAT court après cette reconnaissance. Il compte sur la France et Nicolas Sarkozy qui l’a aidé avant et après sa prise de pouvoir pour convaincre le reste du monde.

Reconnaissance française : Nicolas Sarkozy aime bien Andry Rajoelina

Pour Andry Rajoelina, Nicolas Sarkozy est plus que le maître de l’Afrique, c’est le maître du monde. C’est en bon fils que le président de la HAT a trouvé réconfort auprès du pays qui est redevenu plus que jamais la mère chérie de Madagascar. Et il a été félicité comme il se doit.

Andry Rajoelina rapporte à qui veut entendre qu’il a été invité et reçu comme un vrai chef d’Etat au palais de l’Elysée. « Une Transition crédible, appuyée par la Communauté internationale, est actuellement installée à Madagascar, c’est la raison qui m’a amené à vous recevoir ici », a déclaré le président français. Il a reçu le jeune Rajoelina en ami : « j’éprouve particulièrement une réelle sympathie envers vous et envers le Peuple malgache ».

Nicolas Sarkozy a répondu favorablement aux sollicitations du président de la HAT de faire un lobbying auprès de l’Union Européenne et des Etats-Unis pour reconnaître le régime de transition et lever les sanctions contre Madagascar. Andry Rajoelina a très bien plaidé sa cause. Comme toujours, il présente le coup d’Etat militaro-civil de 2009 comme un soulèvement populaire qui a été mal compris par une communauté internationale qui reconnaît enfin aujourd’hui la feuille de route de sortie de crise.

« Comme je l’ai toujours dit, il faut absolument que la Transition connaisse un terme dans les meilleurs délais, nous espérons pouvoir tenir les élections à partir de Mai 2012 et jusqu’en Novembre 2012, comme le dispose le Code électoral », affirme Andry Rajoelina. Une déclaration qu’il ne faut pas prendre pour de l’argent comptant.

Le président de l’autorité de fait s’est en effet servi d’une constitution sur mesure pour être président de la transition le temps qui l’arrange et surtout pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. La violation du code électoral le jour de son référendum personnel a jeté le discrédit sur ses intentions démocratiques et sur sa commission électorale.

Le président Sarkozy justifie la prise en main par la France du destin de Madagascar non pas par les énormes intérêts français, pétrolier en particulier, mais par l’objectif du président de la HAT de tenir des élections crédibles, libres et démocratiques dans les meilleurs délais. Andry Rajoelina n’est plus aussi catégorique sur son intention de ne pas être candidat et qui lui a valu les félicitations du Secrétaire général de l’OIF. « La feuille de route ne m’interdit pas de me présenter à la présidentielle », dit-il.

Certains observateurs affirmaient que la France ne laisserait pas Andry Rajoelina ne pas se présenter. Paris et la multinationale française qui aurait aidé l’ancien maire d’Antananarivo ne vont pas prendre le risque de voir quelqu’un d’autre à la tête de la Grande Ile. Des centaines de milliards de dollars sont en jeu.  Les quelques millions d’euros jetés ici et là par l’AFD sont finalement dérisoires comparé à ce que la part de Madagascar que le chef de l’autorité de fait a donnée à la France.

En tout cas, Monsieur Sarkozy a promis à Andry Rajoelina de passer à Madagascar quand il effectuera une visite dans les départements français de l’océan Indien. Les deux hommes se sont-ils rendez vous après 2012 ?