lundi , 6 mai 2024
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La mission officieuse d’observateurs par des « parlementaires » ou d’anciens ministres français se sont montrés satisfait du déroulement du référendum organisé par la HAT et sa commission électorale le 17 novembre 2010. Les irrégularités sur la liste électorale et le changement de la loi et des règles le jour du scrutin sont tolérés, voire applaudis.

Référendum : les pseudos observateurs internationaux de la HAT sont satisfaits

La mission française venue de manière officieuse observer le déroulement du référendum du 17 novembre 2010 félicite la CENI et la HAT pour avoir réussi à convaincre les électeurs à aller aux urnes. Cet avis est basé sur les files d’attente que ces amis observateurs ont constaté vers la fin de l’après-midi à Antananarivo.

« A la tête de la délégation internationale afin d’observer dans quelles conditions se déroule le référendum constitutionnel », Jean-François Mancel note la volonté des malgaches à s’exprimer par les urnes. La réalité en est autre car il n’y a pas eu de tel engouement. Après différentes manœuvres très discutables sur le plan démocratique, la HAT n’a pas réussi à drainer 50% des électeurs.

Le taux de participation a été un problème pour la HAT puisque le NON a été occulté par le boycott de l’opposition à l’autorité de fait. Les présumés observateurs internationaux ferment les yeux sur les irrégularités de l’organisation et des préparatifs, ils félicitent la HAT et sa commission électorale d’avoir réagi positivement. « Il y a eu une volonté de remise en ordre de la liste électorale », souligne Jean-François Mancel.

Le jour du référendum, des milliers d’électeurs n’ont pas pu voter car ils ne sont pas inscrits sur la liste. Cette lacune a sérieusement ralenti le taux de participation. La HAT a alors décidé de prendre une ordonnance express pour changer la loi électorale et rallonger les heures d’ouverture des bureaux de vote.

La CENI apporte sa contribution en rallongeant la liste électorale d’une manière très ouverte. Jamais dans le pays, une personne n’a voté sur la foi du carnet de Fokontany ou d’un certificat de résidence. Pour une autorité qui voulait être ferme en excluant les ordonnances délivrées par le tribunal pour voter, le défi est largement perdu. Le risque de fraude est multiplié.   

Des décisions arbitraires dans un double but d’augmenter artificiellement le taux de participation et de réparer l’amateurisme dans l’organisation du scrutin, les observateurs internationaux de la HAT ne retiennent que la « bonne réaction » des autorités pour trouver une solution. « Même si elle modifie la règle du jeu le jour du scrutin, cela a permis à des gens de voter », relativise Jean-François Mancel.

La « mission française » va faire un rapport « positif » au nouveau ministre des Affaires Etrangères, Michèle Alliot Marie, ainsi qu’auprès du ministre de la Coopération. Le même rapport sera utilisé pour faire un plaidoyer auprès de la communauté internationale. « Il faut tenir compte de la volonté des citoyens malgaches d’avoir recours aux urnes », insiste Jean-François Mancel.

Le député UMP et proche de Nicolas Sarkozy ne cache pas de l’intérêt de la France dans le référendum organisé par la HAT. « La présence française à Madagascar est la 2e du monde avec 25000 de nos ressortissants établis sur place, écrit Jean-François Mancel sur son blog. Ce référendum est la première étape du retour de la Grande Ile à un ordre institutionnel fondé sur le suffrage universel, depuis que le président en exercice a dû quitter le pays après avoir été chassé du pouvoir par un important mouvement populaire ». Un coup d’Etat qui arrange certains intérêts.