samedi , 11 mai 2024
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Alors que le médiateur de la SADC, Joaquim Chissano était encore en train de terminer ses différentes consultations à Antananarivo, l’Union Africaine, à travers son émissaire Ablassé Ouédraogo a annoncé la reprise des pourparlers à Addis-Abeba, sous l’égide du fameux Groupe international de contact.

Reprise des négociations : de la rivalité dans l’air

Ablassé Ouédraogo a beau dire que les négociations conduites par l’Union Africaine et celles récemment entamées par la SADC à travers son nouveau médiateur, l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, sont complémentaires, mais la perception des observateurs politiques sont bien différente. Beaucoup, aujourd’hui, pressentent de la rivalité entre les deux organisations.

C’est en effet avec surprise que l’on a appris la reprise annoncée par Ablassé Ouédraogo, l’émissaire de l’Union Africaine, des pourparlers au siège de l’organisation, à Addis-Abeba, en Ethiopie, le 22 juillet prochain. L’annonce a été effectuée au moment où la délégation de la SADC, conduite par Chissano, est en train de terminer la première phase de consultation des différentes mouvances politiques et quelques représentants de la société civile à Madagascar. 

Après quatre jours de mission, Joaquim Chissano et ses collaborateurs ont quitté Antananarivo. L’ancien président a pu rencontrer toutes les mouvances politiques qui ont affiché une volonté ferme de revenir à la table des négociations. 

La prochaine rencontre d’Addis-Abeba permettra de poursuivre les discussions au sujet de la charte de la Transition. Les pourparlers à cet effet ont achoppé contre les questions relatives à l’amnistie et au retour au pays du président en exil, Marc Ravalomanana. 

Les négociations sous l’égide du groupe de contact ont été ainsi suspendues le 16 juin dernier, après plusieurs jours de discussion entre quatre mouvances (Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Marc Ravalomanana). Le représentant de l’ONU, Tiébilé Dramé, et celui de l’Union Africaine, Ablassé Ouédraogo, ont affirmé ce jour-là qu’il fallait laisser un peu plus de temps aux différentes mouvances de mieux approfondir la situation.

Depuis, les prises de position n’ont pas beaucoup évolué. La volonté de discuter est toutefois une réalité. Très récemment, Andry Rajoelina, n’a pas caché sa volonté d’en finir avec cette histoire de retour de Marc Ravalomanana dans la Grande Ile, en estimant qu’il s’agit là d’une question qui ne concerne que l’intérêt d’un seul homme. Faisant fi de la manifestation de revendication des légalistes, Rajoelina veut aller tout seul au bout de sa Transition. 

L’Union Africaine a néanmoins mis en garde contre toute tentative de résolution unilatérale de la crise. L’organisation est persuadée que la tenue d’une nouvelle élection avant un compromis entre les différentes mouvances ne peut que déboucher sur une nouvelle instabilité.