mardi , 21 mai 2024
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Le Groupe international de contact (GIC) sous l’impulsion du président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, veut débloquer de manière définitive la crise malgache. La communauté internationale se mobilise pour appliquer les accords de Maputo comme solution. Les opposants à la médiation internationale manifestent et se font disperser.

Résolution de crise : le GIC et les anti-Maputo à Anosy

Le GIC passe à la vitesse supérieure et veut mettre les politiciens malgaches devant leur responsabilité pour sortir le pays de la crise politique. « La crise est malgache et la solution sera malgache mais avec l’appui de la communauté internationale », a réitéré Jean Ping, président de la Commission de l’Union Africaine. Le but reste de ramener la Grande Ile sur la voie du retour à l’ordre constitutionnel par des élections libres et transparentes.

Le Groupe international de contact s’est largement étoffé. Le leadership du représentant de la SADC, Joaquim Chissano, ayant été remis en cause par la mouvance Rajoelina et les autorités de fait à Madagascar, Jean Ping reprend les choses en main. La communauté internationale est plus que jamais assez bien représentée avec les organisations régionales comme la COI, la SADC et le COMESA, sans oublier l’UA.

Les Nations-Unies sont de la partie avec notamment des représentants de pays membres du conseil de sécurité, en particulier le secrétaire d’Etat à la coopération de la France, Alain Joyandet et le diplomate américain du département d’Etat Philip Carter. L’Union européenne a dépêché l’ancien ambassadeur à Madagascar Jean Claude Boidin. L’organisation internationale de la francophonie fait toujours partie de l’équipe conjointe de médiation.

« Le GIC a tenu cette réunion avec les quatre mouvances pour témoigner de la solidarité de la communauté internationale vis-à-vis de la population malgache » a déclaré Edem Kodjo de l’OIF. « C’est une réunion importante », renchérit Jean Ping. Selon le président de  la Commission de l’Union Africaine, « la communauté internationale ne se désintéresse pas de Madagascar et ne l’abandonnera pas ».    

Devant l’hôtel Carlton, les opposants à la médiation internationale manifestent pour faire part de leur position aux diplomates en réunion au Carlton et à la population. Ces partisans de la mouvance Rajoelina ne se remettent pas encore du virage à 180° opéré par le TGV. Le groupement pour la défense de la souveraineté nationale « s’oppose à l’ingérence des étranger ». Selon Gabriel Rabearimanna, c’est le GIC qui décide à Madagascar. « Leur présence ne fait qu renforcer la crise », affirme-t-il.

La manifestation des anti-Maputo a été dispersée par les forces de l’ordre. « SADC OUT – GIC DEHORS », les banderoles ont été confisquées. Ces manifestants qui font partie de la mouvance Rajoelina ont aussi eu droit aux bombes lacrymogènes. Rajaonah Andrianjaka, le théoricien économique militant pour la rupture d’avec les bailleurs de fond, en est tout retourné. Il accuse Andry Rajoelina d’être devenu un prédateur de la liberté le comparant aux anciens présidents. 

 « Il y en a qui ont le droit de dire haut et fort qu’ils n’acceptent pas les accords de Maputo… nous n’acceptons pas les forces de répression », se désole Rajaonah Andrianjaka. Les partis Monima, AKFM et l’association Otrik’afo sont en tête de file des anti-Maputo et surtout défenseurs du premier ministre Monja Roindefo. Et voilà que selon eux, Andry Rajoelina envoie les forces de répression  pour mater leur mouvement.