Retour à l’ordre constitutionnel : la petite précision de Jean Marc Chataigner

L’ambassadeur de France à Antananarivo est vraiment le seul à prendre le pas sur le monologue américain et faire l’objet de l’actualité malgache. Jean Marc Chataigner a donné une sérieuse indication sur la position de la France, qui finalement n’est pas aussi radicale ou tendancieuse que certains ont essayé de faire croire : « J’ai foi en le rétablissement de l’ordre constitutionnel », dit-il, s’empressant de corriger ou de préciser « d’un nouvel ordre constitutionnel ».

La France conforte donc sa position supposée inconfortable de vouloir appuyer un régime qu’il ne peut pas reconnaître. Le fait que le mouvement populaire mené par Andry Rajoelina ait été conclu par un coup d’Etat militaire a fait rétracter le président Sarkozy qui ne regrette pas pour autant le renversement du président Ravalomanana. Le seul souci du président français avait été la sécurité physique de son homologue malgache.

Jean Marc Chataigner se montre positif quant à l’issue de la crise malgache, et plutôt confiant en l’avenir. « J’ai une foi en la réconciliation nationale malgache, qui inclut tous les malgaches » dit-il. Il préconise des consultations qui n’excluent personne pour définir l’avenir du pays. Il éclaircit ainsi la position de la France sur l’élaboration d’une charte de transition inclusive et concertée. « J’ai foi en le rétablissement de la démocratie », ajoute-t-il.

C’est au ministère de la Défense que l’ambassadeur de France a prononcé son premier discours officiel qui n’en est pas vraiment un puisqu’il a déclaré être venu en tant qu’ami des deux officiers décorés. Le général de division Bruno Bourdoncle de Saint Salvy, commandant supérieur des Forces armées de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI),  et du colonel Franck Reigner, attaché de défense auprès de l’ambassade de France, ont été faits chevaliers de l’ordre national malgache.

Le discours mesuré de Jean Marc Chataigner  rappelle que, même s’il officie déjà en tant qu’ambassadeur de la France, il n’a pas encore présenté sa lettre de créance au chef de l’Etat malgache. La non reconnaissance officielle de Andry Rajoelina à qui il a rendu une visite de courtoisie dès son arrivée reste un blocage. SEM Chataigner doit attendre le rétablissement de l’ordre constitutionnel, nouveau ou non, pour être officiellement ambassadeur.