vendredi , 3 mai 2024
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Retour à l’ordre constitutionnel, le rendez-vous de la croissance
Des infrastructures de Madagascar Oil à Tsimiroro

Retour à l’ordre constitutionnel, le rendez-vous de la croissance

On aurait cru que le régime Rajaonarimampianina n’a encore rien fait, du président au gouvernement. Pas de réformes ni de résultats spectaculaires. Le chef de l’Etat se défend d’avoir chômé en 2014, car pour lui, il fallait prendre le temps de tout remettre en place. Un retour à la réalité qui éclipse les promesses tenues qui se sont avérées irréalisables… la première année d’un mandat. La croissance est tout de même au rendez-vous. Les Malgaches s’attendaient à une relance économique quasi automatique avec le retour à l’ordre constitutionnel. 

2014, l’année de tous les espoirs s’est terminée par son lot de déception, tant les promesses et les prévisions étaient belles : 7% de taux de croissance atteint au deuxième semestre pour amorcer un développement spectaculaire avec une croissance à deux chiffres dès 2015. La réalité économique finit comme à l’habitude par démentir toutes les déclarations politiques au final fondées sur la spéculation d’un retour massif des financements et des investissements par le simple retour à l’ordre constitutionnel. L’économie de Madagascar a fait un petit bond de 3% pour la première année de mandat du président Hery Rajaonarimampianina. Cette croissance a été portée par le secteur secondaire (8,6%), toujours dopé par les industries extractives (26,2%) devançant de très loin les filières classiques, à savoir l’énergie (5%), les boissons (4%) et les matériaux de construction (3,3%).

La loi rectificative des finances devait annoncer des aides budgétaires provenant des bailleurs de fonds. Ces derniers ont maintenu des conditionnalités de nature politique, versant au compte goutte les financements. Le gouvernement a bénéficié sur le tard d’un budget d’investissement dont l’usage est délimité à l’avance. La Banque africaine de développement a octroyé au mois d’octobre dernier une enveloppe de 36,9 millions de dollars dans le cadre d’un projet d’urgence pour la relance économique. L’Union européenne a versé 65 millions d’euros d’appui budgétaire pour la consolidation des services de l’Etat à Madagascar, dont le deuxième volet de financement interviendra dès 2015 avec 13 millions d’euros à la clé. Une autre enveloppe de 95 millions d’euros ayant pour but l’amélioration des services publics essentiels est octroyée par l’UE à titre d’appui non remboursable. Elle vise les secteurs sociaux qui créeraient de meilleures conditions pour le développement socioéconomique du pays, à savoir l’éducation, la santé et la sécurité. Le début du processus de réconciliation nationale coïncide avec le déblocage d’autres financements qui ne sont utilisables qu’en 2015.

Le retour de la confiance des bailleurs de fonds ne s’est donc pas concrétisé en 2014.  C’est un peu la désillusion pour les dirigeants qui avaient spéculé sur une hausse de 45,9% du Programme d’investissements publics dans la dernière loi rectificative des finances. On s’attendait alors à un budget d’investissement de 1 177,4 milliards d’ariary contre 806,3 milliards d’ariary initiaux. Cette hausse était prévue être financée par des aides extérieures qui représentent 66,7% de l’enveloppe disponible. Avant la signature des premiers accords de financement, l’Etat a constaté un manque à gagner de 123,7 milliards d’ariary dans ses prévisions. Au cours du premier semestre 2014, le pays a pu compter sur 106,7 milliards d’ariary de subventions et 155,7 milliards d’ariary d’emprunts, soit un financement extérieur culminant 262,4 milliards d’ariary. On est encore très loin de la somme de 1,5 milliard de dollars annoncée par le président Rajaonarimampianina en mai 2014.

A.H