Sabotage contre le jet privé présidentiel de la HAT : le film

« Après tout simplement une vingtaine de minutes de vol, les deux pilotes du jet privé ont réalisé que ceci a eu des problèmes techniques et n’a pu atteindre l’altitude normalement requise. Ce qui les a amenés à décider de refaire cap sur l’aéroport de la Base aéronavale d’Ivato. Immédiatement après l’atterrissage, les mêmes pilotes ont procédé à la fouille minutieuse de l’intérieur de l’aéronef ». Voilà les faits.

Voici la conclusion : « Là où ils ont pu constater que l’une des couvertures et les toilettes du jet privé ont déjà été utilisées. Ce qui les a amenés, sur le champ, à conclure qu’une ou des personnes étaient présentes à l’intérieur dudit jet privé, avant l’embarquement du Président de la Haute Autorité de la Transition et sa suite. D’ailleurs, les premiers constats qui s’ensuivirent ont permis tant aux pilotes dont il s’agit qu’aux enquêteurs de déduire que le jet privé en question a fait l’objet d’un sabotage technique ».

La dose de fiction d’un autre attentat évité est indispensable : « l’un des pilotes a même déclaré que s’ils avaient forcé le jet privé à prendre l’altitude requise, les réacteurs auraient risqué de s’exploser en plein vol ». Gare aux futurs coupables désignés : « en tout cas, sur ordre formel du Chef de l’Etat, des enquêtes judiciaires ont déjà été ouvertes pour déterminer les circonstances réelles ayant entoure cet acte de sabotage ». Espérons que la couverture ni les toilettes de la suite réservée à l’hôtel Intercontinental n’ont pas été utilisées…Toute la Zambie sera accusée.

Doute et scepticisme

Cet épisode d’un projet d’attentat contre le chef de la HAT n’est pas passé dans l’indifférence. Au contraire, il a sollicité des réactions pleines de doutes et de scepticisme. Pas facile de justifier sur le coup la défaillance technique avec le nom respect de l’hygiène car une couverture et les toilettes de l’avion ont été utilisées.

Pour se convaincre d’un sabotage, la HAT souligne que ce jet privé a ramené Andry Rajoelina et sa famille des Emirats Arabes Unis, sans le moindre problème. Au passage, l’image de la compagnie à laquelle le jet défectueux appartient est sauve. Il suffisait d’affirmer tout de suite que la défaillance ne peut qu’être le résultat d’un sabotage.

La communication de la HAT autour d’un supposé sabotage de l’avion privé affrété pour le périple africain de Rajoelina soulève des interrogations. Un politicien issu des trois mouvances a souligné que cela devient une habitude que de faire croire que l’on veut atteindre à la vie du chef de l’autorité de fait. Il demande à ce que les autorités fournissent plus d’explications, suspectant l’existence d’une manipulation. « Qui sera accusé dans les rangs de l’opposition », telle est la question. 

L’aéronef a été immobilisé depuis à l’aéroport de la Base aéronavale d’Ivato. « Un Ingénieur international a été saisi pour procéder au check technique dudit jet privé, en collaboration avec ceux nationaux », annonce la HAT. C’est bien dommage que Andry Rajoelina et sa suite n’aient pas voyagé à bord des Boeings 767-300 d’Air Madagascar qui sont interdits de vols en Europe pour non-conformité aux normes techniques de sécurité. On aurait pu jeter la faute aux apprentis terroristes qui utilisent illégalement les couvertures et les toilettes avant l’embarquement.