vendredi , 17 mai 2024
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Le jeune président de la Haute Autorité de la Transition à Madagascar a réagi face à la mesure de suspension de la grande Ile par la SADC. Andry Rajoelina avance des arguments économiques et essaie de rendre injustifiable toute action future de l’organisation régionale.

SADC : Andry Rajoelina rompt les engagements de Madagascar

 
C’est à Fianarantsoa que l’homme fort du pays a annoncé la nouvelle : Madagascar s’écarte de la SADC. « Les malgaches vont suspendre les conventions car ils ne sont pas prêts », se justifie Andry Rajoelina. L’ancien maire d’Antananarivo estime qu’il « vaut mieux développer d’abord l’industrie locale ». Pour argumenter son raisonnement, il a pris l’exemple des viticulteurs de Fianarantsoa qui perdent de grandes parts du marché national envahi par les vins sud-africains.

Cette déclaration confirme une certaine tension chez le jeune pouvoir qui craint une intervention de la SADC. Déjà, la propagande, l’arme fatale utilisée lors de la lutte pour renverser le président élu, est axée sur l’envahissement du pays par les militaires de l’organisation de la communauté de développement de l’Afrique australe.

Après avoir vanté, l’extraordinaire force de frappe et de défense de l’armée malgache, prêtes et capables à recevoir les envahisseurs, l’autre argument consiste à comparer Madagascar au Koweït afin de démontrer la différence. Madagascar n’a pas été envahi et le pouvoir est aux mains de malgaches. Les partisans de Andry Rajoelina montrent du doigt un « bluff » des pro-Ravalomanana, affirmant qu’aucune intervention d’une force internationale n’a jamais été menée pour forcer un pays à revenir à l’ordre constitutionnelle. C’est pourtant le cas de l’île d’Anjouan, des Comores où les soldats de l’Union Africaines sont intervenus.

La Haute Autorité de la Transition qui souffre toujours de la non reconnaissance par la communauté internationale n’en démord pas pour autant. « Ce n’est pas la SADC ni la communauté internationale qui doivent s’opposer à une décision prise par la Haute Cour Constitutionnelle ». Cette dernière est par ailleurs l’unique argument de Andry Rajoelina et de son gouvernement pour justifier leur légalité.

Du côté de la HAT, on affirme que la HCC « s’est levée pour travailler sur une loi qui confie à Andry Rajoelina la direction de la Transition à Madagascar ». En réalité, la dite loi a déjà été écrite par les TGV et le premier ministre Monja Roindefo qui venait de prendre possession de la primature à Mahazoarivo a demande à la HCC de prendre acte. Les juges de cette haute cour n’ont apparemment pas pris en considération les événements et se sont contentés des textes qui étaient en leur possession. S’ils voulaient prendre une décision sage pour débloquer la situation politique dans le pays, ils ont eu à moitié raison.