dimanche , 5 mai 2024
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Les élections jumelées du 2ème tour de la présidentielle et des législatives du 20 décembre 2013 ont connu leur lot d’imperfections. Si la nature des irrégularités et des défaillances dans l’organisation a été diversifiée, les incidents ne seraient pas assez nombreux pour compromettre les résultats. Les agents de la CENIT ont été débordés sur le terrain, les décisions ni les solutions n’étaient pas les mêmes pour tous.

Scrutin du 20 décembre : des imperfections susceptibles de créer des litiges électoraux

Liste électorale

On le savait dès le départ, la liste électorale additive pour le second tour de la présidentielle ne sera pas exhaustive. La Commission électorale avait adopté une solution de compromis qui ne résout pas le problème. Seuls les électeurs recensés ou possédant la carte électorale, mais oubliés de la liste ont été ajoutés. Le vrai problème était le non-recensement de nombreux citoyens en âge de voter. Ce qui n’empêche pas la présidente de la CENIT de se montrer satisfaite du résultat : « pour le nombre d’électeurs, on s’est rapproché des estimations de l’INSTAT ». Certains bureaux de vote ont décidé de se passer de la liste additive

Bulletins de vote

Comment se fait-il que des bureaux de vote au cœur de la capitale, Antananarivo, puisse manquer de bulletins uniques ? Avec un taux de participation de 50%, c’est encore plus incompréhensible. Dans un bureau de vote comptant 800 électeurs, les officiels ont dû insister auprès d’un délégué de la CENIT pour avoir un carnet de bulletin de vote de la présidentielle. « Non, vous avez encore un carnet à finir, je vais d’abord donner à l’autre bureau de vote qui n’en a plus, en attendant que le commissaire (électoral) ne vienne en apporter ». Il n’y en avait même pas pour 400 électeurs.

Signature

Quand une centaine d’électeurs qui ont voté n’ont pas signé sur une deuxième liste électorale, le processus de vote n’est pas achevé. Le problème relève d’un manque en matière de matériel de vote puisqu’il n’y a pas les 3 listes nécessaires. Il fallait donc faire venir la liste manquante. Le souci, c’est que le vote n’a pas été arrêté. La CENIT fait une annonce dans les médias pour demander aux électeurs concernés de revenir au bureau de vote pour signer. Si tous les bulletins sont comptés, un litige risque d’avoir lieu au niveau de la cour électorale.

Heure de fermeture

Prévue à 17 heures, la fermeture des bureaux de vote a été effective à différents horaires afin de permettre aux électeurs déjà présents de voter. Théoriquement, il fallait que ceux-ci arrivent sur les lieux avant 17h. Les bureaux de vote bons élèves ont rassemblé les cartes électorales et n’ont plus accepté les retardataires. D’autres ont tout simplement fermé la porte pour faire l’inventaire, ignorant les quelques électeurs dans la file d’attente. Certains bureaux de vote ont dû laisser la porte ouverte et continuer à recevoir des électeurs retardataires, à cause d’un défaut d’effectif pour commencer le comptage des voix.

Comptage de voix

Le cochage de la case dédié à un candidat a été un moyen pour certains électeurs d’exprimer leur état d’âme avec leur choix. Des débats ont eu lieu sur la validité de ces bulletins où il y avait plus que la lettre x. Les partisans de Jean Louis Robinson et de la mouvance Ravalomanana ont été les plus expressifs. Ils risquaient de voir leur vote annulé alors que celui-ci était valable. Ce problème d’interprétation des règles est moins grave que les PV raturés ou mal remplis.