jeudi , 2 mai 2024
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L’autorité de fait estime que tout n’est plus question que de formalité et annonce à la place des médiateurs la signature de la feuille de route amendée par la SADC. La mouvance Ravalomanana temporise et se méfie d’une machination politique pour que le document ne devienne lettre morte. Fetison Andrianirina rappelle les étapes à franchir pour mettre en pratique la solution de sortie de crise et réitère sa volonté de ne pas accepter une fonction quelconque durant la transition consensuelle.

Signature de la feuille de route : prudence de la mouvance Ravalomanana

La mouvance Ravalaomanana tire la sonnette d’alarme face à la manœuvre tentée par la HAT pour transformer à son avantage la feuille de route amendée de la SADC. Les idées françaises intégrées par Leonardo Simao dans la première feuille de route qui donne le plein pouvoir absolu à Andry Rajoelina sont toujours là mais la question du retour au pays des exilés, dont Marc Ravalomanana affole l’autorité de fait. Et c’est pendant que Andry Rajoelina séjourne en France, après avoir obtenu un visa pour les… Etats-Unis, que la HAT annonce la signature de la feuille de route dans la première semaine du mois d’août 2011.

« Si les 3 mouvances ne signent pas, cela ne va pas empêcher le processus de sortie de crise de continuer » martèle le service-ministère de communication de la HAT. L’OIF serait prête à appuyer l’organisation des élections, unilatérales ou pas, et garantir de facto une reconnaissance internationale partielle. Après la discorde née de l’affaire bois de rose, la mouvance Rajoelina avance en ordre dispersé. Le noyau dur UDR-TGV fonce à vive allure alors que les 6 autres forces politiques ont signé un pacte républicain prônant une véritable solution politique.

« La HAT n’est pas le représentant officiel de la SADC, a répondu Mamy Rakotoarivelo nous attendons un communiqué de la SADC pour une telle signature ». Le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana rappelle que « la réunion du CPS (Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine) dit qu’il faut respecter les décisions des chefs d’Etat à Sandton ». Il insiste sur le fait que le processus passe par une réunion du GIC (Groupe international de contact pour Madagascar). « Pourquoi se précipiter de signer, cela ne va pas amener une solution durable de la crise », a-t-il conclu.

L’énigme Fetison

Fetison Andrianirina enchérit sur la position du CPS que la HAT est en train d’outrepasser. « On a besoin de rectifier la structure de la transition et que les exilés doivent pouvoir rentrer au pays », insiste-t-il. L’ancien prisonnier politique de la HAT estime que la feuille de route amendée est une solution mais qu’il appartient aux malgaches de l’appliquer ; les 11 entités politiques, les 8 qui ont paraphé la feuille de route initiale et les 3 mouvances qui ne l’ont pas fait, doivent participer à la transition consensuelle.

Pour Fetison Andrianirina, une première étape a été franchie : « tout le monde est d’accord sur les décisions de Sandton ». Il reste encore à franchir la deuxième qui est le rapprochement pour discuter ensemble de l’application de la feuille de route et trouver un accord. « Ce ne sont pas de nouvelles négociations, mais la suite logique de ce qui a été fait », précise Fetison Andrianirina. La troisième étape sera la signature de l’accord. « On ne peut plus attendre car le peuple est en difficulté et le pouvoir en place montre de plus en plus ses défauts ».

De cette transition consensuelle qui doit précéder les préparatifs des élections, Fetison Andrianirina veut prendre ses distances. Cette décision est justifiée, selon lui, par la nécessité de se désintéresser du pouvoir afin de résoudre la crise. La grande figure de la mouvance Ravalomanana ne va pas participer à la transition mais s’active à la recherche de solution. Est-ce reculer pour mieux sauter ? Les candidats à une élection devront en effet démissionner.  Autant ne pas participer à un régime qui maintenu la Grande Ile la tête sous l’eau depuis 2009.