dimanche , 28 avril 2024
enfrit
L’union tant attendue entre les deux formations de la société civile va se faire. La Coalition qui a été chargée par la HAT d’organiser le dialogue national et les rencontres préliminaires au niveau des districts de d’un côté est sur le point d’associer l’Alliance de la société civile dans sa mission. La décision de la première d’arrêter unilatéralement les dates de ces consultations a jeté un grain de sable dans cette première opération de consensus.

Société civile : quand la Coalition brûle la politesse à l’Alliance

L’union fait la force mais elle est difficile à mettre en place. La Coalition des associations de la société civile a ouvert ses portes à l’Alliance des organisations citoyennes après un fait accompli qui dérange. L’organe qui est mandaté par la HAT de préparer et d’organiser les consultations des citoyens dans la résolution de la crise et la mise en place d’une nouvelle république a fixé les rencontres préliminaires ou « Dinika santatra » pour le 28 au 31 juillet 2010. Le dialogue national se fera au mois d’août sans que la date n’ait été fixée. Cette décision intervient à la veille de la réunion qui devrait sceller l’union entre les deux organes dans le but de mettre en place la Coordination nationale des organisations de la société civile (CNOSC).

La Coalition a pris le devant et a presque tout organisé. « Nous allons envoyer un émissaire dans chaque district pour apporter les recommandations dans la réalisation des +Dinika santatra+, ils doivent être opérationnels le lundi 19 juillet », a déclaré Aristide Velompanahy. Pour le coordonnateur de la Coalition de la société civile, les acteurs locaux sont pleinement responsables des préparatifs au niveau des districts ». 

« Cette initiative n’empêche pas la collaboration avec les autres membres de la société civile », avance Velompanahy Aristide. L’Alliance conteste cette décision unilatérale de la Coalition, estimant que c’est aux deux entités, représentant au mieux la grande famille de la société civile, de décider des dates et des autres modalités du dialogue national. Les deux formations se sont démarquées par leur position « politique ». La Coalition suit la tendance de la HAT et de la mouvance Rajoelina et a comme objectif principal la finalisation d’un projet de constitution pour passer à la 4ème République. L’Alliance est à la recherche d’une solution politique avant de passer aux élections et accorde plus d’importance à la réconciliation nationale et à l’amnistie.

Le financement du processus vers le dialogue national est aussi une question qui divise. L’Alliance estime qu’il vaut mieux demander des aides internationales pour qu’il y ait neutralité. Le Raiamandreny Paul Ramino n’est pas d’accord et défend la Coalition. « Si c’est un financement de l’Etat, c’est de l’argent du peuple. C’est une affaire qui concerne le peuple et l’Etat a une responsabilité », avance-t-il. Le pasteur ancien député estime que « cela ne veut pas dire que les organisateurs sont aux ordres de l’Etat ».

« Nous, Alliance, personne ne nous met la pression et ne peut d’ailleurs le faire », clame Lalao Randriamampionona. Elle rapporte que la position de l’autre organisation de la société civile a évolué : « le débat ne se concentre pas exclusivement sur Maputo mais la recherche de solution dans le consensus, l’exclusivité et la non violence ». Les différentes parties issues de la société civile sont au moins d’accord sur un point : aucune ne veut céder à la pression de l’autorité de fait.