mercredi , 1 mai 2024
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Il aurait dû être l’événement de l’année à Madagascar mais un changement de gouvernement anti-constitutionnel en a fait autrement. Le Sommet de l’Union Africaine suscite aujourd’hui de grands regrets en particulier chez le président en exil, Marc Ravalomanana. A Syrte, en Libye, la grande Ile sera juste un… dossier.

Sommet de l’Union Africaine : le grand regret

C’est presque la mort dans l’âme que le président Ravalomanana a rappelé dans un message destiné aux malgaches les efforts accomplis pour l’accueil du Sommet de l’Union Africaine à Antananarivo. Les infrastructures, la salle de conférence internationale, les villas présidentielles, un hôtel cinq étoiles, la route, l’aéroport, l’avion présidentiel, les voitures de luxe… « tout a été prêt à temps, soupire-t-il. Les pays amis ont montré leur volonté de nous aider, que ce soit dans l’organisation ou pour la sécurité ».

Le Sommet continental aurait été une première à Madagascar. « Le peuple malgache avide de progrès avait placé beaucoup d’espoir en ce grand événement », affirme Marc Ravalomanana. Selon le président en exil, Madagascar aurait dû recevoir tous les honneurs et avoir une bonne réputation si le pays avait réussi l’organisation d’un tel sommet. « On aurait pu choisir la vie du développement », regrette-t-il.

Andry Rajoelina, quelques jours après sa prise de pouvoir qui n’avait pas encore été unanimement condamnée et qualifiée de putsch par la communauté internationale, avait laissé entendre que le régime de transition était disposé à recevoir le Sommet africain. Il avait fait alors part d’une conversation téléphonique avec le guide Libyen et non moins le président de l’UA. Au final, non seulement Madagascar a perdu l’organisation du Sommet, mais le pays a été suspendu.

Le président de l’autorité de la transition a essayé une offensive diplomatique pour obtenir la reconnaissance de l’UA dont la position est suivie par l’ensemble de la communauté internationale. Andry Rajoelina a affirmé avoir convaincu les présidents Kadhafi et Wade de la légalité de sa prise de pouvoir. Plus d’un ont attendu de voir sa participation au Sommet qui est organisé en Libye pour en être persuadés.

A Syrte, c’est bien le président élu, Marc Ravalomanana qui a été convié. Comme Madagascar est suspendu, il n’y est pas en tant que participant. Après avoir attendu en vain une action urgente de la SADC, celui qui est considéré virtuellement comme étant le président légal peut avoir une deuxième chance. Ce qu’il peut espérer de ses pairs africains, c’est une pression sur la jeune autorité de transition pour revenir à l’ordre constitutionnel et aboutir à une charte de consensus.