samedi , 4 mai 2024
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Le président malgache a quitté la Grande Ile le 18 février à une heure du matin, à destination de Paris, pour participer au Sommet France-Afrique. Les sujets qui dérangent risquent cependant, à ce sommet, d'être éludés.

Sommet France Afrique : que faire des sujets qui dérangent?

Le président Marc Ravalomanana, sur invitation de son homologue français, participera au Sommet France-Afrique qui se tiendra à Paris du 19 au 21 février. Il a quitté le pays, avec une délégation réduite à la dernière minute, le 18 février à 1h du matin. A son agenda, sans doute, une rencontre avec le président Jacques Chirac, car le ministre français délégué à la coopération et à la francophonie, Pierre André Wiltzer, au cours de son récent passage à Madagascar, a évoqué l’éventualité d’une telle rencontre.


Osera-t-on à l’occasion évoquer les sujets qui fâchent? C’est une interrogation dont la réponse devra attendre l’issue du sommet. Au titre de la relation entre la Grande Ile et la France, la question relative au sort de l’ancien président Didier Ratsiraka reste, inexorablement, en suspens. Que faire de l’amiral Ratsiraka, actuellement réfugié en France, alors que dans son pays d’origine un groupe d’hommes politiques revendiquent son extradition, sans, pour l’instant, avoir d’écho du côté du ministère malgache de la Justice.


Dans sa dernière interview, qu’il avait accordée au correspondant à Madagascar de la Radio France Internationale (RFI), l’ancien Premier ministre Francisque Ravony, à la fois avocat de carrière, devait évoquer cette question épineuse. L’ancien chef de gouvernement voit mal un Jacques Chirac « lâcher » Didier Ratsiraka, alors que c’est son ami personnel. Sans oublier de préciser les exigences, à ce propos, de la loi française. Toutefois, Me Ravony, en connaissance de cause, est persuadé que Ratsiraka devait avoir, depuis longtemps, à rendre compte à la population malgache, « ne serait-ce que pour le 10 août » souligne-t-il. Car un certain 10 août 1991, l’amiral Ratsiraka, fortement menacé par un mouvement de rue, a fait tiré sur la foule, alors que les manifestants se trouvaient à environ 1km du palais présidentiel.


Autre sujet qui dérange : la position officielle actuelle de l’Union africaine vis-à-vis du cas malgache. Puisque l’organisation panafricaine a préféré remettre en juillet prochain la prise de décision sur une éventuelle réintégration de Madagascar. Sur ce point, l’organisation des élections législatives anticipées, le 15 décembre 2002, n’aura, en réalité, rien changé.