samedi , 4 mai 2024
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Le président de l’autorité de transition de fait a qualifié de sa future rencontre avec le président évincé Marc Ravalomanana en Afrique du sud comme étant le rendez-vous de la dernière chance. Andry Rajoelina suit les recommandations ou la médiation de la France, menée par le secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet. Cette piste française ressemble fortement aux résolutions de la mouvance Rajoelina à l’atelier du consensus élargi.

Sortie de crise : Andry Rajoelina roule pour la feuille de route française

Lors de son petit show télévisé avec des journalistes complaisants de par leur organe d’origine, Andry Rajoelina a confirmé que la France est désormais au premier plan de la résolution de la crise politique à Madagascar. Les choses ont évolué depuis la visite d’Alain Joyandet à Antananarivo. La résolution de la crise s’oriente désormais vers les deux premiers protagonistes : le président évincé et l’ancien maire d’Antananarivo qui l’a renversé au terme d’un coup d’Etat militaro-civil. Cette solution française s’oppose à celle préconisée par l’Union Africaine qui joue les premiers rôles au sein du Groupe international de contact.

L’honneur de l’Afrique face à cette offensive de l’ancienne puissance coloniale est préservé grâce à l’implication du président sud-africain. Jacob Zuma a évoqué le cas de Madagascar avec Nicolas Sarkozy en marge d’un grand rendez-vous international à Washington. La rencontre entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina est programmé pour le 26 avril 2010. Selon le président de la HAT, il n’est plus question de remettre sur la table le Charte de Maputo. Il a refusés d’appliquer les accords qu’il a signés sous la pression de son entourage politique et de ses alliés. « La communauté internationale est consciente qu’elle a une part de responsabilité dans l’échec de l’application de la Charte de Maputo », dit-il.

Pour la mouvance Rajoelina, la suite de la transition est tracée par les résolutions de l’atelier « Teny ifampierana », début mars : élection législative, un gouvernement d’union nationale, une nouvelle loi électorale et une fin du régime transitoire prévue avant le 31 décembre 2010. La feuille de route française ne s’en éloigne pas car elle suggère le gouvernement d’union nationale et une élection à moyen terme. La proposition d’Alain Joyandet se distingue par le fait que la France ne roule pas pour la mise en place d’une assemblée constituante, encore moins si le scrutin est organisé de manière unilatérale et précipitée. Andry Rajoelina brouille les pistes en laissant croire qu’un gouvernement d’union nationale est à mettre en place avant les législatives (assemblée constituante) et qu’une autre équipe gouvernementale, toujours d’union nationale, sera mise en place par la majorité dégagée de ce scrutin !

Le président de la  HAT déplore que les trois autres mouvances à commencer par celle de Marc Ravalomanana ne se laisseront pas facilement convaincre pour légitimer l’autorité de fait et ses élections. Le président évincé a déjà affirmé sa position : l’application de la Charte de Maputo et de la Charte additionnel d’Addis Abeba. Il préconise l’amnistie et la réconciliation nationale. Sur l’autre place de Magro, à Behoririka, les partisans de « Dada » ne sont pas enthousiastes à intégrer la feuille de route Joyandet-Rajoelina. Dans le camp des mouvances Ratsiraka et Zafy, on crie au scandale. La mise sur la touche des deux anciens présidents prend des proportions inquiétantes. « La France a toujours divisé les malgaches pour régner », « c’est une solution entre merina et qui ne représente pas l’unité nationale »… la tension est montée d’un cran.