vendredi , 17 mai 2024
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Au cours d'une tournée provinciale, dans le Sud-Est du pays, le président malgache a vertement critiqué les maires qui ne répondent pas aux exigences du développement régional.

Sous-développement régional : des maires cloués au pilori

 

Les vacances présidentielles sont effectivement terminées et, avec une nouvelle énergie, Marc Ravalomanana a repris son bâton de pèlerin. Les habitants de la région Sud-Est de Madagascar ne s’attendaient point à un périple du chef de l’Etat dans quelques villes de cette partie de l’île. Parmi les régions les plus pauvres du pays, le Sud-Est a eu, durant la visite du président, l’occasion d’une réelle introspection.


A Mananjary, le chef de l’Etat n’a pas hésité à montrer du doigt les élus, notamment les maires, pour expliquer le sous-développement des communes. Les villes du Sud-Est arborant sordidement les mêmes aspects qu’ils ont présenté plusieurs décennies auparavant. Les responsables communaux sont alors, très vite, cloués au pilori. « C’est la faute au maire » s’est empressé de déclarer le chef de l’Etat. Des propos émis sous l’applaudissement de la foule qui, sans aucun doute, s’en souviendra au cours des prochaines élections communales et municipales. Elections prévues en novembre. Dans une région où les proches de l’ancien régime dominent encore les sphères municipales, à moins de trois mois des élections, les électeurs auront compris le message, sans que le nouvel homme fort du pays lance pour autant un appel à une table-rase.


La région du Sud-Est, il est vrai, est minée, depuis des décennies, par de multiples problèmes. L’environnement naturel y est fortement menacé par la culture sur brûlis. La menace est telle que Marc Ravalomanana a lancé un appel solennel à la population pour abandonner cette pratique et, parallèlement, pour adopter d’autres procédés agricoles. Sans oublier, comme il a dorénavant l’habitude de le faire, d’inciter les habitants de la région à « travailler davantage, et à bien travailler ». C’est, désormais, le message principal du président. Ce n’est pas fortuit, ainsi, compte tenu de ce problème relatif à l’environnement, s’il a été pour la circonstance accompagné du ministre de l’agriculture, Yvan Randriasandratriniony, et de celui de l’environnement, Sylvain Rabotoarison.


Sur un autre ton, la remise en état des infrastructures routières locales, a priori, figure déjà à l’agenda du gouvernement. Plus particulièrement à Nosy Varika, une bourgade fréquemment victime des cyclones tropicaux. Nosy Varika est en effet une localité « oubliée », à l’image de toute la région qui, pour différents motifs, a beaucoup de mal à sortir du carcan du sous-développement.