jeudi , 9 mai 2024
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Le gouvernement de transition veut prendre des initiatives à court terme pour le redressement de l’économie. Le premier ministre Roindefo est à la tête d’un nouveau task force pour relancer la machine économique tandis que tous les indicateurs virent au rouge.

Task force : la réponse du gouvernement Roindefo à la récession économique

Après celui du tourisme, un task force pour la relance économique est mis en place par le gouvernement de transition. Cette structure regroupant des ministères à vocation économique, l’INSTAT et le SAMIFIN ( le service anti-blanchiment d’argent) est présidé par le premier ministre. Elle est chargée d’entreprendre des actions à court terme et à résultat rapide pour redresser les secteurs économiques.

Le gouvernement de transition admet que l’économie est victime de la non reconnaissance du régime en place par la communauté internationale. La baisse de la réserve de devises et le gel des financements extérieurs pèsent sur la santé financière du pays. Les actions du task force seront orientées vers la création d’emplois et les aides aux opérateurs, en particulier ceux qui ont été victime des pillages et des incendies lors du mouvement populaire.

Le task force a pour mission d’améliorer les statistiques nationales et la performance des micro-entreprises. Il doit rassurer les banques et les encourager à faire des prêts. Des fonds de garantie sont en étude pour lancer les secteurs touchés. Le gouvernement souhaite aussi faire pression sur les opérateurs afin d’assurer rapidement le rapatriement de devises. Le contrôle des changes sera renforcé.

« Après la crise, tous les indicateurs ont été révisés à la baisse, que ce soit les prévisions de recettes fiscales ou douanières », concède le chef du gouvernement de transition. Monja Roindefo reconnaît que le pays est confronté à un problème économique. « Il est vrai que les partenariats avec l’étranger n’est pas suspendu mais il y a un recul de l’emploi », a-t-il expliqué. La prévision de croissance de 6% ne sera pas atteinte, a déjà annoncé la BAD. Au mieux, elle sera de 4%. 

Le premier ministre Roindefo confirme que le recul de l’économie est lié au contexte du mouvement populaire. Il n’est pas aussi catégorique sur la récession enregistrée depuis la prise de pouvoir par Andry Rajoelina. « L’Etat fournit un effort supplémentaire pour maîtriser l’inflation », dit-il.
 
Pas question pour autant de revenir à une économie dirigée. Monja Roindefo se justifie après que son gouvernement ait été accusé d’immobilisme face à la flambée des prix à la pompe des carburants. « Une intervention de l’Etat risque de provoquer une pénurie car la loi de l’offre et de la demande, tout comme la liberté d’entreprendre seront compromises ».

Signe de la morosité économique, la hausse des prix des carburants ne manque pas d’entraîner une inflation quasi générale. Elle provoque systématiquement la psychose chez les consommateurs. La baisse des cours du pétrole sur le marché international n’est pas pour le moment répercutée sur les prix à la pompe.

Le prix élevé pratiqué par les distributeurs s’explique par la dépréciation de la monnaie nationale d’une part, le ralentissement de la consommation dû à la baisse du pouvoir d’achat, d’autre part. L’essence bon marché promise par Andry Rajoelina sur la place du 13 mai reste pour l’instant une utopie.