vendredi , 3 mai 2024
enfrit
Sans surprise, la crise politique a débouché sur une crise économique. Les économistes estiment que le taux de croissance du PIB actuellement est de -0,3%. Une situation qui risque encore l’enlisement, sans résolution rapide de la crise.

Taux de croissance de -0,3%

Avant la crise politique, Madagascar a connu un taux de croissance économique de 7%. La situation a commencé à dégénérer dès le mois de janvier 2009, quand Andry Rajoelina a commencé à haranguer une foule souvent incontrôlable lors des meetings de la place du 13 mai qui débouchent quelquefois sur des actes de pillage. Cette situation a en effet entraîné la fermeture d’une centaine d’entreprises, en quelques mois, rien que dans la capitale et ses environs immédiats.

Le taux de croissance de 7% de l’année 2008 fait déjà partie de l’histoire récente du pays. L’économiste et politicien Roger Ralison, président du Parti Républicain de Madagascar (PRM), estime qu’il faudra deux ou trois ans pour que la Grande Ile puisse atteindre son niveau de développement des dernières années si la crise persiste. Cet enseignant à l’université d’Antananarivo rappelle qu’environ 80% du budget de l’Etat sont financés par des bailleurs de fonds étrangers. Ces derniers ont pourtant pour la plupart suspendu leur aide à la suite de la crise politique et du coup d’Etat de mars 2009.  

Ralison Roger évoque notamment le cas des aides américaines dans le cadre du programme Millenium Challenge Account. Un programme qui a permis à la Grande Ile de bénéficier de 110 millions de dollars. L’arrêt des activités dans le cadre de ce projet a engendré de nouveaux chômeurs, affirme l’économiste. Dans le même temps, les infrastructures qui auraient dû être mises en place ne verront pas le jour. Pour rappel, le projet MCA à Madagascar a été axé essentiellement sur le développement rural. 

En outre, la quantité des réserves en devises au sein de la Banque Centrale de Madagascar commence déjà à inquiéter les économistes. La Banque Centrale disposerait actuellement de l’équivalent de quatre mois d’importation. Les activités qui ont permis de booster les recettes en devise, comme le tourisme et les exportations de produits agricoles ou manufacturés, sont pourtant au ralenti. Si les réserves en devise s’épuisent, étant donné que les aides extérieures sont bloquées, la situation économique va sans doute empirer. Pour Ralison Roger, le règlement de la crise politique doit nécessairement se concrétiser au plus tôt. C’est le seul meilleur moyen de relancer véritablement les activités économiques.