samedi , 4 mai 2024
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Le mouvement des ecclésiastiques est sur la défensive depuis l’affaire Ambohimamory où des gendarmes ont été blessés par des habitants. Ces derniers avaient cru que ces éléments des forces de l’ordre en état d’ébriété étaient venus arrêtés le pasteur du temple FJKM. Le révérend Roger Andriamisata a été convoqué à la gendarmerie d’Ankadilalana pour enquête. La réconciliation entre les pasteurs et les gendarmes est évoquée.

Tension entre l’église FJKM et la gendarmerie du colonel Richard Ravalomanana

L’affaire a pris une proportion inattendue. Le mouvement des ecclésiastiques est certes citoyen mais a une connotation politique. Il a été réprimé ou maîtrisée par les autorités à l’instar des autres mouvements d’opposition à la HAT. Le colonel Richard Ravalomanana serait même devenu l’ennemie public numéro un de ces chrétiens engagés. Les déclarations jugées provocatrices du commandant de l’Emmo Reg Analamanga suite à l’agression de gendarmes par des habitants d’Ambohimamory ont attisé le feu. Celui qui est chargé de mâter les manifestations politiques avait alors déclaré que les gendarmes auraient dû utiliser leur arme pour se défendre et qu’il l’aurait fait s’il avait été dans de telle situation.

Le colonel Richard Ravalomanana a affirmé que ces éléments de la gendarmerie interpellés par la foule à Ambohimamory n’étaient pas venus arrêter le pasteur mais ont juste interpellé un motard sans casque. Il avait alors prévenu qu’il allait mener une enquête approfondie. Et cette investigation a mené vers le pasteur Andriamisata Roger. Le fait divers est redevenu une affaire politique. Les ecclésiastiques forment instantanément un mûr autour de l’un des leurs face à la menace colonel Ravalomanana. Ils exigent des garanties venant du commandant de l’Emmo Reg avant de décider d’envoyer leur confrère et compagnon de lutte à Ankadilalana. « Si jamais il y a une arrestation, nous allons lancer une action visant à réunir toutes les forces vives dans le pays », menacent les ecclésiastiques.

Le pasteur Andriamisata ne devait pas être arrêté mais entendu par les enquêteurs. C’est chose faite. Il est sorti du camp de la gendarmerie accueilli avec soulagement par ses pairs. Pas de longs commentaires, juste pour déclarer que la réconciliation entre l’église et la gendarmerie doit se faire pour amener l’apaisement. Devant le portail du camp d’Ankadilalana, les fidèles ses sont attroupés pour soutenir leur pasteur. Ce qui a provoqué de la nervosité chez les gardes. Il fallait que l’un des leaders du mouvement des ecclésiastiques demande à la petite foule de se disperser.

Très critiqué dans sa gestion de l’Emmo Reg et la répression presque systématique des manifestations politiques ou de contestation, le colonel Richard Ravalomanana a mené malgré lui la gendarmerie dans une guerre de nerf avec l’église FJKM. Le mouvement des ecclésiastiques a trouvé un adversaire symbolique dans leurs revendications citoyennes. Les pasteurs engagés demandent à la cessation immédiate des intimidations à l’encontre du mouvement des ecclésiastiques et des citoyens assoiffés de liberté. Ils dénoncent la pression sur l’église. Ces hommes de foi revendiquent le droit à la liberté d’expression et défendent le respect des droits de l’homme. Leur combat politique est d’obtenir de l’autorité de fait une mesure concrète visant à arrêter la crise.