lundi , 6 mai 2024
enfrit
L'édito de Tribune brosse succintement les inquiétudes ressenties à Madagascar en titrant : "la panique !". En effet, plusieurs zones chaudes sont apparues aux quatre coins de l'île ces derniers jours, signes manifestes d'un volcan qui menace de cracher sa lave si le magma politico-économique ne cesse de s'échauffer.

Tensions et incertitudes …

Cet éditorial de Tribune dans son édition du 3 juin voit partout des « signes de panique du régime en place ».
Toamasina tout d’abord, où le personnel du Port « vient de manifester publiquement son refus de la privatisation », parallèlement avec le meeting tenu samedi dernier par le CRN.
Fianarantsoa ensuite, « le même samedi où, à Isorana-Ikalamavony, l’épouse de Pety Rakotoniaina et ses proches ont essuyé des tirs nourris à l’arme à feu », alors que cette dernière se trouvait dans son véhicule et a pu s’en sortir indemne.
Puis Mahajanga qui voit d’un mauvais oeil et qui commente d’une manière « interminable » dans ses ruelles l’incarcération des Ben Marofo père et fils,
alors qu’à Toliara, un de ses politiciens notables vient de grossir les rangs du KMMR, en l’occurrence, Thierry Raveloson.
Tana n’en est pas moins épargnée, suite à l’effectivité de la mise en concession du RNCFM avec la reprise du réseau par Madarail, 865 cheminots ont été déflatés, et 730 retenus contre 1000 prévus initialement, chiffres publiés dans le Supplément économie de Midi Madagasikara, qui met en exergue le climat d’incertitude qui règne dans le milieu du rail qui a « une dette financière non acquittée » qui s’élève à quelques 300 milliards de fmg, puisque parmi ces agents du rail, il y a ceux qui n’appartiennent ni au groupe des repris ni à celui des licenciés.
Et « la panique est à son summum dans la plus haute sphère de l’Etat », toujours selon l’édito de Tribune, qui fait remarquer que « les « crabes » commencent à s’entrechoquer dans les couloirs du palais d’Etat d’Ambohitsorohitra avec ces histoires interminables de « beaux yeux présidentiels » entre des conseillers spéciaux du chef de l’Etat », et « qu’un éminent haut commis de l’Etat, indexé comme l’oeil et l’oreille du président de la République, serait en passe de rendre son tablier », tout en se gardant toutefois de mentionner un quelconque patronyme.


De l’autre côté de la balance, plusieurs faits sont comptabilisés au crédit des dirigeants selon la presse : l’Express mentionne la reconnaissance imminente du régime par l’Union africaine, bon dernier en la matière, puisqu’une invitation formelle aurait été adressée par le prochain président de l’UA à Ravalomanana pour assister au mois de juillet à la 2è conférence au sommet de l’UA au Mozambique. Toujours selon ce quotidien, les deux chambres du Parlement malgache ont déjà ratifié l’acte constitutif de cette Union, un bon signe qui va de pair avec l’apuration des cotisations malgaches, et « l’agrément d’un ambassadeur malgache à Addis Abeba, capitale de l’Ethiopie et siège de l’Union Africaine (…) qui a attendu près d’un an avant d’être agréé ».
Côté coopération, mais cette fois-ci avec l’Italie, la célébration de la fête nationale italienne à Madagascar a été l’occasion de remettre à jour les domaines d’intervention du « troisième créancier étranger de Madagascar », selon La Gazette : « à l’occasion du 67è anniversaire de la république italienne, plus de 206 millions de dollars d’aide et de financement ont déjà été octroyés à Madagascar dont 7,2 millions effacés ». Le reliquat est en cours de négociation, selon Midi qui reprend les propos du discours du consul italien.
Ces quotidiens reviennent enfin sur les échos de la visite privée du président malgache aux Etats-Unis, où l’importance du secteur privé, qui comprendra désormais les paysans selon Ravalomanana, a été un des mot-clés lors du séjour présidentiel : « il ne faut plus compter sur le seul secteur public dont le rôle va se cantonner à la mise en place des infrastructures requises pour permettre au secteur privé de réaliser les objectifs de développement définis (…). La grande originalité de cette vision est qu’elle intègre dans le secteur privé la grande masse des paysans malgaches », selon l’Express.