dimanche , 28 avril 2024
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L’association TGV ne manque d’ambition. Elle suit le parcours politique du TIM qui a régné entant que parti politique après l’accession au pouvoir de son leader. Il y a cependant une différence majeure concernant la manière, un coup d’Etat pour la première, une élection présidentielle pour la seconde.

TGV en parti politique : la soif de pouvoir

Le TGV ou Tanora malaGasy Vonona est une association à objectif social, tel que l’a voulu son fondateur Andry Rajoelina. Ce qui n’a pas empêché ce dernier de se présenter à l’élection communale puisque la loi n’exigeait pas encore que tout candidat doit être présenté par un parti politique. Le constat est autre aujourd’hui : le TGV gouverne le pays, une mission qui selon l’une des leaders à Antananarivo, voué au parti politique.

« Si l’on peut assembler le volet politique et social, pourquoi ne le ferait-on pas », dit Lanto Tiana Rakotomavo. L’association se comporte déjà comme un parti. La preuve, le congrès national des TGV, et non pas une assemblée générale, est programmé les 24 et 25 août 2009 au Palais des Sports et de la Culture à Mahamasina. Si un lieu aussi spacieux est réservé, c’est que les organisateurs attendent du monde.

Depuis l’accession de Andry Rajoelina au pouvoir, les inscriptions ont connu un boom extraordinaire dans les rangs des TGV. Ils seraient aujourd’hui plus de 100 000 à être membres, de quoi se faire envier par les grands partis politiques. L’association a déjà une organisation à partir de la base. Des managers dirigent les militants dans les fokontany. Ils sont supervisés par un chef zone regroupant trois ou quatre fokontany.

L’enjeu du congrès national sera de désigner les nouveaux responsables des communes, ceux qui seront appelés à des responsabilités futures et qui seront des candidats potentiels aux élections. L’occasion sera pour les TGV de transformer l’essai et d’officialiser sa mue en parti politique. Ce qui sera un revirement à 180° puisque l’argument principal de Andry Rajoelina lors des municipales a été de ne pas être d’un parti, lui valant la sympathie des électeurs.

Est-ce que le TGV peut faire aussi bien que le TIM. Si on fait le parallèle, il faudra à Andry Rajoelina gagner l’élection présidentielle, si possible au premier tour ; gagner une majorité confortable à l’Assemblée nationale et décrocher deux mairies sur trois lors des communales. Par la HAT, les obstacles Ravalomanana et TIM sont susceptibles d’être écartés. Il faudra cependant au TGV lutter contre les formations politiques qui sont ses alliés aujourd’hui.

La communauté internationale avait prévenu : le dessein d’un pouvoir de transition est de faire durer ce pouvoir et s’y accrocher. Le TGV a légitimement pris goût au pouvoir et ses militants rêvent de prendre le relais du TIM. Cette formation métapolitique a intérêt à faire vite. Les responsables étatiques qui la représentent sont tombés dans l’anonymat. Ce qui n’est pas le cas des autres personnalités politiques qui préparent déjà les élections au détriment d’un TGV resté sur le quai. De plus est, le TIM n’est pas encore mort.