vendredi , 17 mai 2024
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La tension entre le ministre des Télécommunications de la HAT, qui n’est autre que le chef du gouvernement, et les opérateurs de téléphonie mobile et de transfert de données tourne à un affrontement par presse interposé. Le général Vital prône la défense de l’intérêt de l’Etat et essaie de ternir l’image de ces opposants d’un nouveau genre en leur qualifiant d’opérateurs avides de gains. La passerelle internationale unique est contestée avant même d’être concrétisée.

TIC : le général ministre Vital contre-attaque et tire sur les opérateurs

Selon le général Vital, il n’y  a  pas lieu de polémiquer puisque le projet incriminé n’existe pas encore officiellement. « Aucun décret n’a été publié, aucune notification, c’est mettre la charrue devant les bœufs», dit-il. Le gouvernement de la HAT paie l’absence de transparence dans cette affaire. Le choix de l’opérateur  gérant de la passerelle internationale unique (PIU) qui serait déjà arrêté sent le marché de gré à gré. L’Etat n’est pas le seul à en bénéficier dans ce cas. Quoiqu’il en soit, la dite passerelle n’existe pas encore et n’est qu’au stade de projet. « Ils en ont entendu parler et ils se défendent » reproche-t-il au Groupement des opérateurs en télécom (GOTICOM). 

Le général ministre improvisé des télécommunications n’a toujours pas en tête tous les chiffres clés pour justifier la mise en place d’une structure et infrastructure qui fera régresser le développement du secteur TIC. « Chaque année, l’Etat perd 25 millions de minutes par an » tente-t-il d’expliquer. Les minutes de communication devraient-elles appartenir à l’Etat ? Pour le général Vital, d’autres pays ont adopté le PIU et pourquoi pas Madagascar. « De telle passerelle existe à l’île Maurice, au Sénégal et bientôt aux Comores », a-t-il ajouté.

Le général de la HAT n’oublie de passer à l’attaque. « Ce sont les intérêts des compagnies qui sont remis en cause et non pas l’intérêt du pays ». Le premier ministre ouvre quand même la porte pour une discussion. Cela tombe bien car les entreprises malgaches demandent « l’adoption de mesures concertées avec l’ensemble des acteurs économiques et non arbitraires répondant uniquement à des intérêts limités ».

La grande famille du secteur privé a pris le relai du GOTICOM pour dénoncer l’intention de l’Etat HAT de donner le monopole de la téléphonie internationale à une entreprise privée. Les Groupements d’entreprise unissent leur voix contre la remise en cause de la libéralisation de l’économie par « la multiplication des contrôles administratifs et des structures étatiques que les Autorités entendent instaurer, notamment dans les secteurs des hydrocarbures, des télécommunications, de la douane ou du commerce ».

Pour les groupements des Entreprises malgaches, « de telles structures ne sont que des solutions qui ne font qu’alourdir les coûts et rallonger les délais, grevant la compétitivité des entreprises dans un contexte déjà difficile, sans pour autant qu’elles ne profitent au consommateur final ».

La passerelle internationale coûtera 85 millions de dollars sur une période de cinq ans. Les entreprises et les consommateurs qui vont les payer. La politique TIC du général ministre Vital est rudimentaire : faire du profit sur les coûts de communication au lieu de développer un secteur pourvoyeur d’emploi et plein d’avenir.