jeudi , 2 mai 2024
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Suite aux résolutions du colloque du 03 avril 2009, les « défenseurs de la légalité » veulent augmenter la pression sur les autorités de la transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel et annoncent la formation prochaine d’un nouveau gouvernement.

TIM : bientôt un premier ministre nommé par Marc Ravalomanana

Le camp des légalistes et partisans du président sortant Marc Ravalomanana n’a pas encore dit son dernier mot. « Nous allons augmenter la pression sur ce pouvoir illégal et qui a été instauré par la force », clame-t-on sur la place de la démocratie à Ambohijatovo. Raharinaivo Andrianatoandro, ancien député et porte-parole du parti TIM trouve de la légitimité dans l’action des légalistes. « Ce pouvoir n’est pas reconnu par la communauté internationale », insiste-t-il, affirmant que pour les légalistes, le président de la République est toujours Marc Ravalomanana.

Cette pression prendra la forme, d’après les manifestants, d’une nomination d’un nouveau premier ministre par Marc Ravalomanana, dans les prochains jours. Un double gouvernement, ce ne sera pas vraiment nouveau, rien que cette année 2009. Risquerait-on de revoir pour bientôt les « mêmes films » dans le quartier des ministères à Anosy ? L’enjeu n’est pas de prendre d’assaut les ministères. L’objectif des légalistes est aujourd’hui d’obliger les autorités de la transition à faire marche arrière et à revenir sur la table des négociations. Le TIM ne reconnaît pas non plus le calendrier électoral ni les résolutions sorties des assises nationales organisées par la HAT.

Presque à la surprise générale, l’ancien président Albert Zafy, chef de file de l’opposition durant le régime Ravalomanana, a apporté de l’eau au moulin du TIM. Celui qui a été à la tête de la Haute Autorité de l’Etat en 1991 exige l’établissement d’une convention pour donner une base légale à l’actuelle autorité de la transition. Une telle convention permettrait en effet de retrouver en partie l’ordre constitutionnel. A l’époque, l’armée n’a pas choisi un camp et avait obligé les politiciens à trouver un accord. Si le TIM réclame le rétablissement des institutions de la République que sont l’Assemblée nationale, le Sénat et l’actuelle Haute Cour Constitutionnelle, l’ancien parti présidentiel devra se contenter de la réintégration de Marc Ravalomanana dans ses fonctions de chef d’Etat. Par contre, il lui sera difficile d’obtenir la dissolution de la HAT qu’elle revendique avant la tenue d’une vraie assise nationale. A tout le moins, cette autorité de la transition devra être à l’image d’un pouvoir partagé entre les deux camps. De toutes les structures politiques transitoires, c’est le gouvernement qui sera le plus important. Un gouvernement d’Assemblée est plus qu’improbable, celui d’union nationale est encore à espérer. Serait-ce la fusion de deux gouvernements ? La stratégie semble tenir la route.

Le TIM est conscient qu’il ne pourra plus diriger seul un pouvoir qu’il a pour l’instant perdu.