mardi , 21 mai 2024
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Profitant du rejet de la feuille de route de la HAT par la communauté internationale, dont l’Union Européenne dernièrement, la mouvance Ravalomanana et le parti TIM proposent une esquisse d’un schéma politique inédit. Ce dernier est un compromis entre une transition et un retour à l’ordre constitutionnel.

TIM : la transition et l’ordre constitutionnel vont de pair

Le TIM réagit le premier pour proposer une feuille de route pour trouver une issue concertée à la crise politique. Le projet se veut répondre aux exigences de la communauté internationale. La proposition de la mouvance Ravalomanana vise donc à mettre le gouvernement de transition dans un ordre constitutionnel rétabli. Le TIM énonce les grandes lignes et laisse les différentes modalités à l’appréciation de l’ensemble des mouvances.

Le retour à l’ordre constitutionnel sera symbolisé par le rétablissement de Marc Ravalomanana en tant que président de la République. Le TIM propose un schéma identique à celui de la transition de 1991. C’est la charte ou convention signée par toutes les mouvances qui déterminera le pouvoir du président. La mouvance Ravalomanana ne souhaite pas une mise à l’écart de Andry Rajoelina dont le rôle et la fonction restent à définir lors de la prochaine discussion entre les parties.

Le gouvernement TGV qui n’inclut que la mouvance Rajoelina est par contre remis en cause par le TIM. Ce dernier propose un gouvernement d’union nationale qui sera dirigé par une entité neutre. Le changement de gouvernement sera donc de fond en comble. Les ministres TGV et le premier ministre Roindefo jusque-là intouchables sont pour la première fois inquiétés. Les portefeuilles ministériels devront être répartis entre les mouvances, suggère le TIM.

Pour ce qui est du congrès ou de l’organe législatif de la transition, la mouvance Ravalomanana propose le rétablissement des sénateurs et députés dont le mandat a été écourté par Andry Rajoelina au lendemain de sa prise de pouvoir. Elle suggère aussi, l’intégration des actuels membres de la HAT qui ont suppléé les sénateurs.

Une transition consensuelle et de courte durée avec un équilibre des pouvoirs, voila ce que propose la mouvance Ravalomanana à la veille des nouvelles négociations marquées par l’entrée en scène du médiateur de la SADC, Joachim Chissano. Selon Fetison Andrianirina, seul le rapprochement entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina peut résoudre la crise. Le président élu et celui qui l’a renversé sont appelés à faire une cohabitation.

La proposition du TIM est pratiquement à l’opposé du projet de charte de la HAT. La mouvance Rajoelina insiste sur la mise à l’écart du président Ravalomanana et le maintien des sièges acquis et distribués aux pro-TGV. Andry Rajoelina demeure chef de l’Etat et la HAT composés de 44 membres sera renforcée par une dizaine d’élus TIM.

Le gouvernement Roindefo et ses membres actuels sont préservés par la HAT, mais devront toutefois, en guise de concession, accueillir cinq membres issus des autres mouvances. Le congrès de la transition proposé par la mouvance Rajoelina est presque fantaisiste. Celle-ci accepte de récupérer les élus TIM et une trentaine de membres issus des autres mouvances. Pour disposer de la majorité, la HAT et le TGV revendiquent plus de 250 membres. Cela en fera un très grand congrès digne d’un pays de 300 millions d’habitants.