jeudi , 9 mai 2024
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Depuis la mise en place de la transition, Monja Roindefo avait le commandement civil de l’armée. Son éviction du poste de premier ministre a soulevé des interrogations sur l’identité de celui qui va exercer ce pouvoir. La réponse est Noël Rakotonandrasana et non pas Cécile Manorohanta.

Transition dans l’armée : le colonel Rakotonondrasana comme seul commandement

Cécile Manorohanta, premier ministre par intérim du gouvernement de la transition de la mouvance Rajoelina n’aura pas la prérogative de donner des ordres aux armées. Le commandement « politique » revient au ministre de la Défense nationale. Même si le vice-premier ministre chargé de l’intérieur du gouvernement Roindefo II a été ministre de la Défense dans le gouvernement du général Charles Rabemananjara, elle n’aura pas l’honneur de donner des ordres aux hommes en armes. Pour une armée qui essaie de convaincre de sa neutralité, il est hors de question de se faire commander par un civil en cette période de crise dans la crise. 

Si l’illustre prédécesseur de Cécile Manorohanta s’est retranché à Mahazoarivo, c’est qu’il avait le soutien des hommes en armes sur lesquels il avait autorité. Pour apaiser la situation, c’est Monja Roindefo qui est prié de quitter la primature mais pas les nombreux militaires venus assurer sa sécurité ces derniers jours. Cela permet d’éviter l’affrontement comme c’était le cas en 2002 lors de la prise de Mahazoarivo aux mains de Tantely Andrainarivo. L’hypothèse d’une intervention de l’escadron des anciens commandants « Charles » et Lylson aujourd’hui promus lieutenants colonels n’a été qu’une rumeur, une campagne de dissuasion.

Cette restriction du rôle du premier ministre par intérim fait rappeler que Cécile Manorohanta est une transfuge de la mouvance Ravalomanana. La division latente de l’armée justifie par ailleurs le souci du président de la HAT de donner au colonel Rakotonandrasana le commandement qu’il a jusqu’ici bien utilisé pour maîtriser la situation malgré son infériorité en grade. Les officiers qui ont activement participé à la prise du pouvoir le 17 mars 2009 occupent toujours des postes stratégiques. Avec le colonel André Ndriarijaona à l’Etat-major de l’armée, le colonel Bruno Razafindrakoto à la commande de la gendarmerie, le pouvoir de Andry Rajoelina est bien gardé.