samedi , 21 septembre 2024
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Comme aucune décision significative n’a été prise par le sommet de la troïka, les parties malgaches ont interprété la position de la SADC de différentes manières. Pour la HAT, le fait accompli du faux gouvernement d’union nationale a été entériné. L’opposition à l’autorité de fait souligne l’absence de plébiscite et l’appel à continuer le dialogue malgacho-malgache.

Troïka de la SADC: un communiqué laconique sujet à interprétation

Le communiqué de la troïka de la SADC sur la crise malgache a été aussi flou qu’indécis, tout à fait à la hauteur de la feuille de route établie par le médiateur Leonardo Simao. Apparemment, rien n’a évolué depuis deux ans puisque « les mêmes décisions prises en mars 2009 sur la nécessité urgente de rétablir l’ordre constitutionnel à Madagascar ont été réitérées ».

Pour rappel, il s’agit notamment de mettre en place une transition démocratique de manière consensuelle et inclusive à travers des institutions et impliquer les parties prenantes dans l’organisation d’élections libre, transparentes et acceptées par tous.

Après avoir examiné le rapport du médiateur de la SADC, la troïka s’est contentée de noter « qu’une feuille de route a été élaborée en vue de ramener le pays à la normalité constitutionnelle ». Pour le régime HAT-TGV, cela veut dire que le gouvernement de consensus formé par son premier ministre avec les alliés de la mouvance Rajoelina a été tacitement accepté. En effet, qui ne dit mot consent. La troïka de la SADC n’a pas fait de remarque encore moins une condamnation du gouvernement Vital II.

« Le Sommet s’est engagé à consolider et à protéger les acquis obtenus dans le cadre du processus de médiation ». Cela est interprété comme une bénédiction pour le fait accompli du gouvernement de consensus interne mais à prétention d’union nationale.

De plus, la troïka a « exhorté tous les partis politiques de coopérer ensemble et de soutenir les travaux de la Médiation de la SADC dans la perspective de la tenue d’élections libres, justes et crédibles ». Seuls les partis qui ont paraphé la feuille de route Simao seraient concernés et surtout cette déclaration mettrait les mouvances sur la touche.

Bien entendu, les trois mouvances n’entendent pas la déclaration de la troïka de la même oreille. Pour la mouvance Zafy, il n’est pas mentionné que le gouvernement Vital II est reconnu comme être celui du consensus et que la SADC demande à ce que les malgaches progressent sur le terrain du consensus et de l’inclusivité.

Pour ce faire, elle réitère qu’une rencontre au sommet entre les chefs de file des mouvances est nécessaire pour terminer la crise. Albert Zafy ironise sur le fait que la HAT est un régime périmé puisque ni le CAPSTAT ni la HCC qui l’ont mis en place ne lui ont renouvelé le mandat de deux ans.

La mouvance Ravalomanana souligne que le faux consensus fabriqué par la mouvance Rajoelina ne répond pas à la norme internationale du retour à l’ordre constitutionnel. Le président Ravalomanana a prédit que la troïka n’allait pas engager le processus de reconnaissance internationale en acceptant le faux gouvernement de consensus mis en place par Andry Rajoelina.

Par ailleurs, « le Sommet a réitère la nécessité pour que le dialogue malgacho-malgache continue d’être guidé par les principes de consensus, d’inclusivité et de transparence ». La seule décision de la troïka de la SADC a été finalement « de recommander la convocation d’urgence d’un Sommet extraordinaire afin d’examiner plus amplement le rapport sur Madagascar ». Rien n’a encore été résolu.