mardi , 30 avril 2024
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Arrivés à Ivato le vendredi 18 décembre 2009, les chefs d’institution destitués de facto par Andry Rajoelina n’ont pas eu droit au salon d’honneur. C’est à l’hôtel Carlton que les Fetison Andrianirina, Zafy Albert, Emmanuel Rakotovahiny et Mamy Rakotoarivelo ont rencontré leurs partisans et les journalistes. Ils ont annoncé leur intention de mettre en place les institutions de la transition consensuelle en intégrant les quotas des trois mouvances.

Trois mouvances : mettre en place les institutions de la transition consensuelle à trois

Les trois mouvances parties et exilées à Maputo par les autorités de la transition de fait ont pu rejoindre le pays non sans mal. Le jour de l’arrivée, elles ont tout de suite réagi à la décision unilatérale du président de la transition qui sort définitivement du schéma de la transition consensuelle et inclusive. « Nous n’approuvons pas Andry Rajoelina en tant que président de la tradition s’il n’accepte pas la charte de la transition et l’acte additionnel signé à Addis Abeba », a déclaré Fetison Andrianirina, le co-président de la transition. « Ce n’est pas vous, le peuple, qui avez élu Andry Rajoelina, c’est nous trois (les chefs de file de mouvance) qui l’avons accepté comme tel », renchérit Albert Zafy. Il dénonce « un président de la transition qui a l’intention de voler le pouvoir ». Pour l’ancien président, l’initiative électorale de Andry Rajoelina et la mainmise de celui-ci sur le gouvernement constituent un pas en arrière. « Il laisse de facto son statut de président de la transition et revient à la HAT », explique le professeur. Les institutions de la transition consensuelle et inclusive seront quand même mises en place par les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka. « « On va mettre en place le gouvernement d’union nationale, le congrès, le conseil supérieur à la transition même si la mouvance Rajoelina n’est pas prête, on a la majorité », annonce Fetison Andrianirina. « Le premier ministre de consensus a déjà été désigné à l’issue d’Addis Abeba, le gouvernement à 31 membres doit se former », ajoute le co-président Andrianirina. Eugène Mangalaza est donc chargé de mettre en place un gouvernement avec 18 ministères si la mouvance Rajoelina campe sur sa position. L’homme de la mouvance Ratsiraka ne fait pourtant pas partie de la délégation de retour au pays. En tout cas, la « présidence Rajoelina » s’est empressée de le limoger. Les trois mouvances veulent nommer leurs quotas dans le congrès de la transition, soit 52 fois 3. « S’il y a encore des obstacles, les 156 membres du congrès sur les 258 prévus sont majoritaires… Ils peuvent commencer à travailler », prévient Fetison Andrianirina. De même, les 39 membres du Conseil supérieur à la transition sur les 65 seront nommés. « On demande au président Rajoelina de désigner le président du CST ». Le président de la transition a motivé sa décision de se retirer du schéma de la transition voulu par la communauté internationale en accusant les trois mouvances de violer les accords de Maputo et d’Addis Abeba. Le TGV refuse catégoriquement qu’on touche à son plein pouvoir de président de fait. Andry Rajoelina et sa mouvance se sont rendus compte de leur minorité face à l’alliance des trois mouvances réunies dans l’esprit de la transition consensuelle. Entrées dans la logique dictatoriale pour signifier qu’ils ont le pouvoir, les autorités de fait risquent de mâter les trois mouvances en utilisant la dissuasion judiciaire ou par la force afin de préserver leurs acquis. Qui parlait de trêve politique ?