lundi , 29 avril 2024
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Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) en sa 283ème réunion a consolidé la décision du Sommet extraordinaire de la SADC tenu à Sandton un mois plus tôt. Les choses n’ont pas pour autant évolué à Madagascar car la HAT campe sur sa position pour organiser unilatéralement les élections avec ou sans la feuille de route et empêcher par tous les moyens le retour au pays du président en exil Marc Ravalomanana.

UA : des recommandations sans effets sur la HAT

La décision du CPS du 12 juillet 2011 a confirmé l’amendement sur la feuille de route de la SADC. A son tour, l’instance de l’UA « exhorte la Haute Autorité de la Transition (HAT) à autoriser les personnalités malgaches en exil pour des raisons politiques à retourner dans le pays sans condition, y compris M. Marc Ravalomanana; et exhorte la HAT à élaborer et à mettre en œuvre de toute urgence tous les instruments juridiques encore en instance, afin d’assurer la liberté politique pour tous les Malgaches dans le processus inclusif devant mener à des élections libres, régulières et crédibles ».

D’un autre côté, le CPS suit la SADC et « appelle les dirigeants des Mouvances Ratsiraka, Ravalomanana et Zafy à parapher la Feuille de route dès que les modifications nécessaires auront été effectuées ». Il réaffirme que « le retour de Madagascar à la normalité constitutionnelle est une question d’urgence ». Comment est-ce que l’on pourrait déterminer que ledit amendement est effectif afin de permettre la signature de la feuille de route ? Cela suppose en effet le retour au pays de tous les exilés y compris Marc Ravalomanana qui lui aussi devrait signer le document.

Le Conseil a appelé « toutes les parties prenantes malgaches à placer les intérêts nationaux et permanents du pays au-dessus de toute autre considération et à prendre leurs responsabilités historiques, au moment où l’esprit de réconciliation et de compromis doit prévaloir en vue de promouvoir la paix, la démocratie et le développement du pays ».

Une nouvelle fois, les initiatives jugées cavalières par certains du médiateur Leonardo Simao ont été désavouées. L’émissaire de la SADC en charge de  réunir les parties prenantes malgaches a montré un penchant pour la HAT qu’il a sérieusement avantagée dans sa feuille de route. Le Dr Simao a été le seul à croire que le premier ministre de Andry Rajoelina et le gouvernement de la mouvance qui ont paraphé la feuille de route reflète l’union nationale.

Le Conseil reconnaît les efforts de la SADC visant à faciliter le retour à l’ordre constitutionnel à Madagascar, sur la base de la «Feuille de route pour une sortie de crise à Madagascar». La première feuille de route avait conforté la HAT dans son unilatéralisme. Le CPS a encouragé la médiation à poursuivre ses efforts en vue de parvenir à une solution aussi consensuelle et inclusive que possible à la crise malgache.

Une réunion du Groupe international de contact sur Madagascar (GIC‐M) sera bientôt organisée en vue de coordonner l’action de la communauté internationale en appui à la mise en œuvre de la Feuille de route et à la restauration de l’ordre constitutionnel à Madagascar.

Pour le moment, la HAT ne se montre pas impressionnée par  les recommandations de la SADC et de l’UA et mise sur une reconnaissance de fait poussée par la France. Le mot exhorter n’a pas d’effet sur l’autorité de fait qui prétend vouloir et pouvoir avancer avec ou sans la reconnaissance internationale. Les putschistes de 2009 refusent la réconciliation nationale pour être sûr de garder le pouvoir. Cela passe par une organisation maîtrisée des élections et la mise à l’écart du principal adversaire.