samedi , 4 mai 2024
enfrit
L'organisation panafricaine, sous sa nouvelle formule, continue de snober le nouveau pouvoir à Madagascar suscitant de part et d'autres la réticence.

UA – Madagascar: la réticence

Le nouveau président malgache, Marc Ravalomanana, aura du pain sur la planche pour trancher sur la politique malgache vis-à-vis de l’Union Africaine (UA), la nouvelle organisation politique qui succède dorénavant à l’OUA.

Des délégués africains qui participent au sommet de Durban, dans le but d’accoucher de la nouvelle formule de l’organisation panafricaine, ne comprenant rien à la situation politique malgache – car ne voulant vraisemblablement rien comprendre depuis le début de la crise – continuent d’exiger une nouvelle élection.

Les « frères » de l’ancien dictateur malgache, Didier Ratsiraka, jugent « inconstitutionnelle » la prise de pouvoir par Marc Ravalomanana, à l’issue, dit-on, d’un « coup de force ». C’est tout simplement ignorer, commente-t-on au tour du président malgache, les péripéties de la crise post-électorale malgache. Car Marc Ravalomanana a été proclamé président à l’issue d’un nouveau décompte de voix.

Quelle position adopter vis-à-vis de l’UA? c’est en passe de devenir la quadrature du cercle pour la classe dirigeante malgache. Le président Ravalomanana s’est dit serein, et préfère ne pas « bousculer » l’organisation panafricaine qui refuse, contrairement aux partenaires occidentaux et orientaux de la Grande Ile, de le reconnaître de facto comme président de la République.

La classe politique malgache, aujourd’hui, est autant divisée que la société civile quant à la position à prendre, à l’image même des dirigeants africains qui ne savent plus de quel pied danser. A Madagascar, comme sur le continent, la décision n’est pas facile: les simples citoyens, dans une large majorité, aimeraient quitter définitivement l’organisation politique africaine, comme en témoignent quelques sondages.

Les hommes politiques, eux, tout comme les dirigeants africains, sont divisés. Quelques semaines auparavant, Manandafy Rakotonirina, le proche conseiller de Ravalomanana, a estimé que la Grande Ile ne peut se passer de l’OUA, alors que d’autres collaborateurs du nouveau chef d’Etat prônent plutôt l’adhésion de Madagascar aux organisations régionales à vocation économique et commerciale, du genre SADC et COMESA, plutôt que les organisations politiques « stériles » comme l’OUA que beaucoup ont déjà qualifié d' »association de dictateurs ». Le président élu, Marc Ravalomanana, a quant à lui déjà tranché: attendre d’abord…