lundi , 6 mai 2024
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L’union ne fait pas toujours la force. A défaut de s’entendre sur les alliances à contracter en vue d’affronter les échéances électorales, le TGV, le tout nouveau parti « présidentiel » de la HAT vit une première scission. Cette petite faute de jeunesse risque de dérouter le jeune et virtuel électorat d’une formation politique propulsée sur la scène nationale par un mouvement populaire suivi d’un coup d’Etat.

UDR vs DEFI : les deux alliances contradictoires su TGV

En réponse à l’initiative « unilatérale » du ministre des Télécommunications et des  Nouvelles technologies, la présidente de l’Association politique TGV, devenu depuis peu un parti, s’affiche auprès de vrais alliés politiques. Augustin Andrimanananoro s’est en effet affranchi de la structure dirigeante du parti pour présenter son DEFI, une plate-forme réunissant des politiciens et des associations issues de la mouvance Rajoelina et sensibles à faire des efforts consensuels pour la refondation de la nation.

De cette première alliance, la motivation est ouvertement électorale. « On n’est pas sûr que c’est le TGV qui aura la majorité », a déclaré le ministre Augustin Andriamananoro justifiant ainsi la nécessité de contracter une alliance. La rencontre de Mahamasina était alors une sorte de pré-congrès avant la désignation officielle des candidats de la mouvance TGV sous les couleurs de la plate-forme DEFI. Ce qui n’a pas été du goût des instances du parti de Andry Rajoelina.

« Le TGV n’a pas participé officiellement à cette rencontre, quelques membres ont été invités à titre personnel », se défend la hiérarchie du parti. On reproche même au membre du gouvernement de prendre une initiative qui sert son ambition personnelle. Une alliance contre-nature évitant la consultation de la base est redoutée. Le TGV ne peut pas cependant se permettre d’affronter seul les scrutins qu’il prépare. L’idée d’une alliance existait déjà mais la présidente Lanto Rakotomavo a été devancé par ses vice-présidents.

Union des démocrates et des républicains (UDR), c’est le nom de la nouvelle alliance politique formée par le TGV. Selon Lanto Rakotomavo, « la plate-forme a une historique, tout est parti de la lutte pour le changement ». Elle ne reconnaît pas le DEFI mais ne va pas au clash. « Quelles sont les grandes idées que ces différentes plates-formes apportent au pays », se demande la présidente du TGV. Pour elle, son parti a une structure et « véhicule une idéologie prônée par son président fondateur, Andry Rajoelina, pour le changement ».

Lanto Rakotomavo repositionne le TGV sur le rail de sa stratégie électorale. « Il y a un accord pour le changement, pour la désignation des candidats aux élections, dit-elle. Ce sera des choix à effectuer au niveau de la base ou dans la plate-forme ». L’alliance en question s’agit-il exclusivement de l’UDR. L’amalgame est difficile à cerner entre l’UDR et  le DEFI. A la différence de l’Union qui rassemble à des dirigeants de parti, la plate-forme a fait appel à des personnes morales et à des personnalités politiques prêtes à suivre le TGV ou monter dans son wagon.

Le camp de la présidente de la TGV exige que ce soit la base qui va choisir les candidats du parti. Il dénonce l’initiative du ministre Augustin Andriamananoro de favoriser le parachutage et d’imposer un candidat externe au parti. Avec l’UDR, ce ne sera pas si différent que cela. Le TGV n’est pas chef de file dans cette union. A preuve, c’est Lahiniriko Jean qui en est le président. L’ancien président de l’Assemblée nationale, deuxième lors de la dernière élection présidentielle a pesé de son poids pour souffler la vedette à Lanto Rakotomavo. Une telle union risque d’exploser quand viendra la course à la présidence de la République. A moins que Lahiniriko Jean ne se contente de retrouver le perchoir à Tsimbazaza.