vendredi , 17 mai 2024
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L’Union Européenne n’a pas encore pris une décision claire sur d’éventuelles sanctions à l’encontre de Madagascar, après avoir constaté ce qu’elle appelle un transfert de pouvoir non démocratique. L’ambassadeur Jean Claude Boidin a parlé d’un moment d’incertitude mai aussi de précaution.

UE : pas de sanction immédiate à l’encontre de Madagascar

Si la prise de position concernant la non reconnaissance du pouvoir à Madagascar, représenté par la Haute Autorité de la Transition, a été presque immédiate, l’Union Européenne semble prendre on temps pour infliger ou non des sanctions. « Jusqu’ici, aucune mesure de suspension de l’aide à Madagascar n’a été prise ni par la Commission Européenne, ni par l’Union Européenne, en relation avec la situation politique actuelle qu’est la crise » a déclaré Jean Claude Boidin.

L’ambassadeur de l’Union Européenne à Madagascar a affirmé que le premier souci des 27 reste l’intérêt des bénéficiaires des aides, en l’occurrence les populations. Il a laissé entendre qu’il n’y aura pas de nouvelles signatures d’accord d’aides. « La Commission nous a demandé de prendre une certaine précaution » a confié l’ambassadeur Boidin. Tenant compte de la possibilité des sanctions, des mesures appropriées sont appliquées.

L’Union Européenne est en train de discuter du changement de pouvoir à Madagascar, rapporte Jean Claude Boidin. « Il est possible que d’ici quelques jours ou quelques semaines, elle décide une mesure de modification ou de suspension des aides », prévient l’ambassadeur. Ce dernier explique que la décision de la Commission prend logiquement plus de temps qu’une décision bilatérale car il faut réunir l’avis de 27 pays.

Cette prudence de l’UE sur les mesures à prendre concrètement face à la situation politique de Madagascar a une autre explication. Il s’agit, selon l’ambassadeur Boidin, de « l’incertitude juridique née du changement de pouvoir ». Cette situation rend difficile, voire impossible, la poursuite des actions de l’Union dans la Grande Ile. Le FED (Fonds Européen pour le Développement) est cogéré par l’ordonnateur national qui a été désigné par l’Etat, par le gouvernement Charles Rabemananjara. Pour le représentant de l’UE, il y a pour le moment absence de cogérant.

Le flou juridique persiste autour de la Haute Autorité de la Transition. Cette institution n’est pas reconnue pour le moment par la communauté internationale. Le chef d’Etat qu’est Andry Rajoelina et le gouvernement dirigé par Monja Roindefo ne sont pas encore considérés comme des interlocuteurs représentant officiellement Madagascar dans le concert des nations. Certains grands partenaires bilatéraux comme la Norvège ou les Etats-Unis ont déjà suspendus leurs aides non humanitaires.

Avant une décision ferme de l’Union Européenne qui est le premier partenaire de Madagascar, les TGV ont une offensive diplomatique à mener. Le premier ministre Monja Roindefo a réuni à Mahazoarivo les représentants des partenaires techniques et financiers. Point d’ambassadeurs mais des seconds couteaux qui ont répondu à l’appel. Le chef du gouvernement TGV relativise : « s’ils sont là, c’est qu’ils sont prêts à nous écouter… La transition n’est pas faite pour détruire la coopération mais la dictature ».

Pour convaincre les partenaires, Monja Roindefo promet que le pays va s’atteler eu respect de la démocratie et des conventions internationales tout en se souciant des intérêts de la population. Le chef du gouvernement de la Transition de rappeler que « Madagascar est un pays souverain pour ce qui est de sa politique intérieure ». Cela suffira-t-il à justifier les manquements aux valeurs universelles de la démocratie qui ont été flagrants lors de la prise du pouvoir. Pour les TGV, la fin justifiait les moyens.