samedi , 11 mai 2024
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Les partisans de l’ancien président Albert Zafy annoncent l’éventualité d’un gouvernement insurrectionnel si la charte de la Transition n’est pas signée avant le 17 juillet, soit quatre mois après le putsch de mi-mars.

Un autre gouvernement insurrectionnel en gestation

La nouvelle opposition se radicalise peu à peu. La Haute Autorité de la Transition doit faire face à une situation rocambolesque. La mouvance de l’ancien président Albert Zafy sillonne actuellement la Grande Ile pour sensibiliser la population sur la nécessité d’une charte de la Transition.

Lors d’un rassemblement à Antsiranana (Nord), les collaborateurs de Zafy ont dessiné un tableau sombre de la situation. Ils exigent la signature d’une charte de la Transition, laquelle définira un nouveau partage de pouvoir entre toutes les mouvances politiques  ainsi que la gestion « commune » du pays pendant un laps de temps précédent une nouvelle élection présidentielle.

Si leur revendication n’est pas prise en compte par la HAT, les collaborateurs d’Albert Zafy menacent de mettre sur pied un autre gouvernement parallèle.
Les « zafistes » parlent également, une nouvelle fois, de provinces autonomes. En clair, il est question pour eux, éventuellement, de mettre en place des structures parallèles permettant aux anciennes provinces de la Grande Ile d’avoir leur « autonomie » politique et économique vis-à-vis de la capitale. Une prise de position qui se durcit et qui risque encore d’envenimer la situation politique de l’heure. Car, en définitive, il est question d’une sorte de sécession si la crise perdure.

La mouvance Albert Zafy ne mâche pas ses mots. L’ancien président et ses partisans refusent de reconnaître l’effectivité du pouvoir de la Transition conduite par le jeune putschiste Andry Rajoelina, comme ils ont refusé, en 2002, de reconnaître la légitimité de Marc Ravalomanana en tant que président de la République. 

Pour Albert Zafy, l’histoire politique est un éternel recommencement. Pour Andry Rajoelina, un autre « opposant » grossit le rang de ceux qui désirent sa chute définitive. 

La situation risque en tous cas d’être plus que cocasse : un gouvernement issu d’un putsch devra neutraliser un gouvernement insurrectionnel qui s’oppose à ses actions, tandis qu’un Premier ministre nommé par un président élu, mais en exil, attend sa sortie de prison. Un vrai chaos politique.

Dans le même temps, le camp Zafy ne veut pas entendre parler d’une nouvelle élection tant que le consensus sur la gestion de la Transition n’est pas défini. La HAT est pourtant en train de faire de l’organisation d’un scrutin, vers fin 2009, un nouveau cheval de bataille, mais c’est a priori un simple clin d’œil à la communauté internationale qui continue d’exiger un « retour rapide à l’ordre constitutionnel ».