mardi , 7 mai 2024
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Les instituions de la HAT sont en train de se pencher sur le budget de l’Etat 2011. Pas de budget programme en vue mais la réalisation des promesses tenues par Andry Rajoelina alors qu’il a été « candidat au référendum ». Avec plus de 3000 milliards d’ariary de budget, il y a de quoi se prendre pour un président élu par une élection présidentielle et non pas municipale.

Un budget très optimiste sans aides internationales pour 2011

Le ministère des Finances et du Budget table sur une enveloppe globale de 3277 milliards d’ariary. Un chiffre étonnamment élevé qui devrait signifier que la HAT espère le retour des aides étrangères en 2011. Plutôt non, puisque la situation économique s’est un peu améliorée par rapport à 2009. Le budget 2011 ressemblera à celui de 2010. Il sera toujours serré car le pays doit vivre avec ses propres moyens. L’austérité sera encore officiellement de mise, ce sera vrai en tout cas pour la majorité des malgaches. Le train de vie de la HAT et de ses institutions prouve le contraire.

En 2010, l’autorité de fait avait déjà espéré disposer de 3000 milliards d’ariary dans le budget de l’Etat. La HAT pensait gagner la reconnaissance internationale et espérait le retour des aides budgétaires au cours de l’année. Seulement, les 1000 milliards d’ariary attendus ne sont pas venus. La HAT s’est contenté à faire tourner tant bien que mal l’administration. Le budget d’investissement a été limité à des réalisations qui pouvaient servir de moyen de propagande pour le régime en place.

En 2011, sans les aides internationales, comme peut-on espérer un budget à plus de 3000 milliards d’ariary ? D’abord, les recettes de l’Etat sont nettement supérieures qu’à la même période en 2009 lorsqu’on avait fait une prévision de 1150 milliards d’ariary de recette fiscale et 950 milliards d’ariary de recette douanière en 2010. Les manques à gagner de 40% en 2009 allaient être comblé. Pour le budget 2011, s’attendre à une recette de 3000 milliards d’ariary peut être justifié. La HAT peut aussi compter sur les grands projets miniers notamment la mise en exploitation de l’extraction de nickel et cobalt d’Ambatovy.

L’autorité de fait peut donc compter sur une enveloppe conséquente pour le budget d’investissement. En priorité, l’argent public doit servir pour réaliser la promesse référendaire de Andry Rajoleina. L’Etat doit financer les 10 000 logements pour jeunes ménages à 10 millions d’ariary l’unité. Il faudra au moins 100 milliards d’ariary à moins que l’Etat n’arrive à tirer un peu de bénéfice de l’opération. La HAT prend aussi le défi de finir les routes nationales « infinissables » que sont la RN 44 et la RN5.

A part les projets de construction de stade et d’hôpitaux déjà commencés, qui ont été apparemment financés par les 100 millions de dollars soustraits à la firme chinoise exploitant la mine de fer de Soalala, il y aura d’autres infrastructures sociales. Quelque 44 écoles publiques seront construites.

Le retour à la normale n’est pas encore attendu pour ce qui est de la croissance économique. Madagascar a été habitué à une croissance de plus de 6% sous le régime Ravalomanana. Pour 2011, la HAT espère une croissance globale de 2,8% portée par le nouveau souffle dans le secteur industriel qui bondit de 12%. En vue de ces belles perspectives de 2011, il est presque normal que Andry Rajoelina croie déjà être dans un mandat de président élu.