lundi , 29 avril 2024
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C’est de plus en plus léger, ou de plus en plus gros. Les services des forces de l’ordre assignés à jouer un rôle de police politique voient le grand mal partout. C’est le cas à Moramanga où 5 fusils de chasse et un PA ont été trouvés chez « un opérateur économique » sur information des renseignements généraux. Inévitablement, ce très important arsenal est prévu pour assassiner Andry Rajoelina qui a une petite armée pour le protéger.

Un énième incroyable projet d’attentat contre Andry Rajoelina

Essaie-t-on de vendre de la peur au jeune chef de la transition. Une fois encore, un projet d’attentat contre sa personne est évoqué suite à la découverte d’armes à feu. Deux fusils de chasse de calibre 36, deux autres carabines de calibres 12, un fusil à pompe  et un pistolet automatique, voila l’arsenal censé être utilisé pour assassiner le chef de la HAT, Andry Rajoelina et le président de son Congrès, Raharinaivo Andrianantoandro.

Les présumés tueurs de « président » auraient-ils prévu un échange de tirs nourris avec la petite armée qui protège le chef d’un régime militaro-civile. Ce dernier applique une politique sécuritaire très dure nourrie justement par des projets d’assassinat très peu crédibles. En tout cas, 850 cartouches de chevrotines ont été découvertes.

Peut-on raisonnablement préparer un assassinat d’un présumé chef d’Etat défendu par une armée personnelle en s’armant de carabines de jardin. Apparemment oui. C’est l’intention qui compterait et non pas les moyens. L’enjeu est de lier le moyen à des funestes intentions de donner la mort à des hautes personnalités.

« Selon les renseignements recueillies, l’opération serait prévue juste avant ou après la signature de la feuille de route… on ne peut pas ne pas réagir devant de tels renseignements », a déclaré le directeur de la Sécurité des territoires.

Le commissaire Nakany, évoque vaguement les plans de l’opération sans les montrer, confidentialité de l’enquête oblige. On apprendra que les chasseurs de président ont prévu d’abattre leur gibier sur la voie-rapide du By-pass ou à Ankorondrano.

Opération de communication

« Le président de la haute autorité de l’Etat et le président du congrès ont été la cible d’un attentant », annonce la télévision nationale au service de la HAT. Le mal est dit mais heureusement, il n’a pas été fait, du moins l’attentat en question.

Le commissaire Nakany a arrondi les angles après s’être enflammé sur la véracité et la vraisemblance de l’information. « L’enquête déterminera si telles ont vraiment été leur intention », a-t-il lâché.

Des quatre suspects, un reste à rechercher. Le premier suspect a été arrêté après la découverte des armes. Le second s’est livré. En réalité, il a répondu aux convocations des enquêteurs après une perquisition de son domicile qui n’a rien donné. Le troisième est déjà incarcéré à Majunga pour une affaire de kidnapping.

Le scénario d’un attentat déjoué a été prévisible à la veille d’une autre rencontre politique sur la sortie de crise. Cette fois-ci, le prétexte a été la signature de la feuille de route. A qui profiterait le crime ? A un opérateur économique chez qui on a trouvé les armes ? En tout cas, l’autorité en place essaie de tirer profit de chaque projet avorté, en y gagnant un peu de légitimité.  

Les opposants à l’autorité de fait préfèrent en rire et se montrent ironique après chaque découverte d’un présumé projet d’attentat. Qui va-t-on accuser cette fois-ci ?

Cette politique sécuritaire soi-disant pour protéger la vie d’un chef suprême  à qui l’on veut du mal a conduit les forces de l’ordre à tirer sur un « taxi-be » bondé de passagers.

Un jeune chauffeur de taxi est décédé dans des conditions troubles et accusé après sa mort de terrorisme car on a trouvé sur lui un lance-pierre. Ce qui a obligé la direction de la sécurité présidentielle de se désolidariser de la police nationale en faisant un démenti.

A Antsiranana, un homme qui était en possession d’armes de guerre mais autorisées a été annoncé comme un mercenaire venu tuer le chef de la HAT. Il s’agit pourtant d’un marin qui avait des armes pour se protéger des pirates car il pensait naviguer vers l’Asie.

Et voilà que des carabines sont associées à un projet d’attentat au sommet de l’Etat. Que ce soit les forces de l’ordre qui vendent de la peur ou les présumés apprentis terroristes qui s’arment de carabine, il y en a vraiment qui prennent Andry Rajoelina pour un pigeon.