dimanche , 28 avril 2024
enfrit
Le chef de province Pety Rakotoniaina, récemment remplacé par le gouvernement, en veut au nouveau régime. Et Marc Ravalomanana risque de perdre un allié de taille.

Un PDS en colère

La population de Fianarantsoa serait derrière lui, mais le gouvernement a jugé bon de relever de son poste le chef de province (PDS) Pety Rakotoniaina. D’où la colère d’un homme qui s’estime, cependant, avoir beaucoup fait pour l’avènement de Marc Ravalomanana au pouvoir. Remplacé au cours d’un conseil des ministres dimanche, le PDS Pety entend s’insurger contre la décision du gouvernement. Il a tenu à réunir la population de la ville de Fianarantsoa, le 29 janvier, pour le soutenir et semble afficher une certaine volonté d’en découdre. Car ce jeune militant du parti MFM n’aurait été nullement avisé de son limogeage que par voie de presse.


Le parti MFM, lui aussi, risque l’implosion. Le Secrétaire général du parti, en raison de ce limogeage du PDS Pety de la province de Fianarantsoa, parle d’une « déclaration de guerre », tandis que le président nationale, Manandafy Rakotonirina, préfère amoindrir le choc. Pas de position officielle, donc, du parti pour l’instant.


Quatre PDS, sur six, on le sait, avaient été limogés. Mais le remplacement de celui de la province de Fianarantsoa semble le plus difficile à concrétiser.


Le gouvernement, lui, en l’absence du président de la République, face à cette situation pour le moins inattendue, a choisi la discrétion. C’est en effet la première querelle intestine pouvant avoir une grave conséquence au sein du nouveau régime Ravalomanana. Le président malgache aurait-il ainsi commis sa première bourde? L’on peut se poser la question quand on sait que, pour tout ce que Pety Rakotoniana a fait, une année auparavant, pour écarter les pro-Ratsiraka de la ville de Fianarantsoa, il bénéficie d’une réelle sympathie de la population de sa province.


Faudra-t-il alors, à son tour, déloger le PDS Pety manu militari, comme il l’a fait à son prédécesseur, le gouverneur Emilson, un partisan notoire de l’ancien président Ratsiraka? Pour l’instant, l’on n’en est pas arrivé à ce point. Des négociations sont en cours, en vue d’une passation à l’amiable entre Pety Rakotoniaina et le général Ravelomanga, deux personnalités qui, de surcroît, se connaissent bien. Les partisans de Pety Rakotoniaina continuent cependant à parler d’ingratitude. Et menacent de ne pas procéder à la passation. L’armée serait, elle, profondément divisée sur la question.