mercredi , 8 mai 2024
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Les négociations sont rompues entre les différentes mouvances politiques, mais la situation est pourtant loin d’être débloquée.

Une crise qui s’enlise

La mise en place du second gouvernement de Monja Roindefo, dans la Transition version Andry Rajoelina a encore compliqué la situation politique de la Grande Ile. L’issue de la crise politique est maintenant des plus improbables.

Les accords de Maputo ont suscité un espoir de réconciliation et de compromis. L’évolution de la situation a pourtant fait déchanter ceux qui espéraient à un réel consensus. 

Depuis la mise en place du nouveau gouvernement de Monja Roindefo, la tension est montée de plusieurs crans, avec des menaces de descente dans la rue de la part des autres mouvances politiques. 

Dorénavant, la jonction des mouvements de contestation des trois autres mouvances politiques impliquées dans le processus de Maputo est tout à fait possible. Et tout peut arriver dans les prochaines semaines. Tant la Haute Autorité de la Transition a attiré sur elle le courroux des différentes entités politiques.

Même au sein de l’armée, des voix de discordance continuent à se faire entendre. Le gouvernement de Roindefo a fait des mécontents dans les rangs de la grande muette, mais la discrétion est toujours de mise. 

Une frange de l’armée est partisane de la mise en œuvre du processus de Maputo. L’initiative de Rajoelina a pourtant sabordé le processus. 

Voila pourtant un mois que les accords ont été signés par Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Albert Zafy à Maputo. Les quatre mouvances et les médiateurs internationaux se sont alors convenus de mettre en place toutes les institutions de la Transition en un mois. Le vice-président est connu, en la personne de Rajemison Rakotomaharo. La présidence du congrès a été attribuée à Jacques Sylla. Il s’agit de deux anciens collaborateurs de Marc Ravalomanana. Mais le processus qui a conduit à cette décision a été complètement dépourvu de toute forme de compromis. Rajemison lui-même a admis qu’il a pris la décision de manière « personnelle ».

Aujourd’hui, la question sur la durée de vie du nouveau gouvernement se pose déjà. En effet, la pression est toujours très forte au niveau international pour pousser les quatre mouvances à retourner à la table des négociations. Et pourtant l’entourage de l’actuel président de la HAT s’est très vite réjoui de la situation de blocage. 

Pour le régime putschiste, il est déjà question actuellement de relancer, sans les autres mouvances politiques, la conférence nationale. Blanche Nirina, Coordinatrice de la Conférence nationale, n’attendait que ça. « Puisque les accords de Maputo sont rompus, on reprend les conférences nationales » s’est-elle exprimée. 

Lors de cette conférence nationale, la HAT et ses partisans comptent se pencher sur le projet de Constitution de la quatrième République, sur le nouveau code électoral et sur l’amnistie « sélective » qui exclut bien évidemment Marc Ravalomanana. C’est sans doute à juste titre que la mouvance Albert Zafy a parlé d’une véritable « déclaration de guerre » de la part de l’équipe d’Andry Rajoelina. 

C’est de nouveau la logique du bras de fer donc qui prime. Dans le même temps, l’armée, bien que divisée, serait en alerte maximale, à la suite d’une forte rumeur sur un retour imminent de Marc Ravalomanana. Mais ce n’est pas la première fausse alerte qui suscite le branle-bas au sein des forces de l’ordre.