samedi , 27 avril 2024
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La rencontre entre le ministre des Finances et du Budget avec le secteur privé a été de l’ordre de l’échange d’information. Il n’y a pas eu de grandes décisions que ce soit pour la relance de l’économie ou la confection du budget de l’Etat mais de petits gestes appréciables. La perspective économique pour 2010 est légèrement optimiste, avec une croissance plus viable et le retour espéré des aides budgétaires et des grands investissements.

Une économie en état de survie jusqu’en 2010

Le ministre des Finances et du Budget Hery Rajaonarimampianina n’a pas accédé aux requêtes des membres du secteur privé sans toutefois refuser de manière catégorique. « Ce n’est pas en ce moment de crise que traverse le pays que vous allez demander tout ce que vous n’avez pas obtenu jusqu’ici », a-t-il déclaré aux grands patrons des entreprises et des industries de Madagascar. Les demandes ont été axées sur la suppression de droits de douanes et l’abaissement de certaines taxes et impôts, le tout dans le but de favoriser la relance économique. Le ministre Rajaonarimampianina joue la prudence. Selon lui, « l’on ne peut pas prendre le risque de réduire les recettes fiscales en 2010 qui sera une année d’incertitudes ». La tenue des élections en est la raison, étant un engagement financier important mais aussi une source de conflits et d’instabilité potentielle.
 
Le ministre des Finances table sur une croissance de 2 à 3% contre 0,6% en 2009.  « Ce sont des chiffres réalistes et réalisables que nous allons mettre dans le budget 2010 », tempère le grand argentier de l’Etat. « Quand il y aura la reconnaissance internationale, les aides budgétaires et les financement de projets vont revenir », poursuit-il. Le secteur privé devra donc faire preuve de patience. Le ministre des Finances et du Budget promet que les propositions reçues seront appliquées en temps opportun, au fur et à mesure de l’amélioration de la situation. Les avantages réclamés coûteraient quelque 50 milliards d’ariary à l’Etat. Un effort inconcevable en ce moment mais qui ne le sera pas en cas d’aides budgétaires. Hery Rajaonarimampianina souhaite avoir des garanties de la part du secteur privé sur l’impact des largesses de l’Etat sur l’économie du pays et sur le pouvoir d’achat. En 2009, l’inflation a été « maîtrisée » à 9,3%.

La baisse des impôts n’est pourtant pas un tabou. « Si l’on baisse les impôts, le pouvoir d’achat va augmenter ». Le ministre des Finances mise sur la reprise de la consommation. La stratégie est applicable dès 2010, en particulier la révision à la baisse du taux de l’Impôt sur le revenu des salariés à 23%, soit moins 01 point. Les entreprises ne seront pas en reste mais devront patienter jusqu’à 2011 pour avoir l’impôt sur le revenu rabaissé à 23%. Les impôts constituent la principale ressource interne de l’Etat, soit  près de 97% des 1800 milliards d’ariary de recettes en 2009. Les prévisions de recettes liées à la douane ont été révisées à la baisse. Le nouvel objectif de 744 milliards d’ariary, contre 1050 milliards d’ariary dans la loi des finances est sur le point d’être atteint. Le ministre des Finances salue la performance du logiciel Gasynet qui a permis de maîtriser les transactions douanières.